Le département a diffusé un communiqué dans lequel il appelle les chasseurs à abattre plus de sangliers, pour "soutenir les agriculteurs".
Dégradation des prairies, des semis, des terrains de sport... Le sanglier, dans le Loiret, est devenu un voisin bien dérangeant. Selon nos confrères de France Bleu,1.1 million d'euros auraient déjà été remboursés aux agriculteurs par la fédération des chasseurs du Loiret pour l'année 2018.
La "pression de chasse" sollicitée
La situation est si préoccupante que le département du Loiret a diffusé un communiqué dans lequel il appelle les 19 000 chasseurs du département à "soutenir les agriculteurs en exerçant une forte pression de chasse, et ce sans attendre". Comprendre : tuer dès maintenant plus de sangliers. Dans les zones les plus touchées, des tirs de nuit ont été organisés pour protéger les cultures.
Selon le communiqué, la présence d'une grande population de sangliers et les dégâts commis sont sans précédents à cette période de l'année. Le département impute cela à "une année particulièrement déficitaire en eau". Les sangliers sont donc à la recherche de sols frais et de nourriture.
L'agrainage, une pratique ambivalente
Les chasseurs pourraient être à la fois une partie de la solution, et une partie du problème. En effet, les sessions de chasse causent une plus grande mobilité des animaux, ce qui les entraîne vers les cultures.
De plus, pour maintenir les populations d'animaux à un nombre suffisant pour préserver leur loisir, les chasseurs, ou les propriétaires de terrains de chasse, pratiquent le nourrissage ou l'agrainage des animaux. Ils disposent, à destination des sangliers notamment, des graines.
Cette pratique est régulée par département. En principe, il s'agit d'un agrainage uniquement dissuasif, justement pour empêcher les animaux d'arriver jusqu'aux cultures, et uniquement au moyen de graines.
L'office nationale de la chasse et de la faune sauvage reconnaît cependant : "des dérives vers une utilisation abusive existent et discréditent le bien fondé de cette pratique dans de nombreux secteurs."
L'agrainage est interdit dans le département à cette période de l'année... mais seulement en "zone noire", où les populations d'animaux sont les plus fortes.
Des solutions alternatives ?
En plus des battues et de l'agrainage, d'autres solutions complémentaires existent. Des clôtures spécifiquement destinées à repousser ces animaux, électrique ou non, sont disponibles dans le commerce.
Des répulsifs existent également, et de toutes sortes. Plus insolite : à Foix, comme à Nantes, ce sont les cheveux humains autour des terrains qui ont prouvé leur efficacité. Après les chasseurs, peut-être le département pourrait-il demander leur aide aux salons de coiffure.