Ils le réclamaient, notamment à Saran dans le Loiret où quatre salariés d'Amazon ont contracté le virus. Amazon va fournir des masques à tous ses salariés en France, comme aux Etats-Unis, et mettre en place un contrôle de leur température à l'entrée des sites.
Il semble que les salariés d'Amazon ont été entendus par leur direction. Le 18 mars dernier, un mouvement de protestation s'est produit devant les locaux d'Amazon à Saran dans le Loiret. Les salariés inquiets dénonçaient le manque de mesures sanitaires face à la crise du coronavirus.
"Les autorités ne nous demandent pas de travailler aujourd'hui avec des masques et pourtant à partir d'aujourd'hui (vendredi NDLR), dans tous les bâtiments Amazon France, les salariés seront équipés de masques à leur demande", a annoncé le directeur général d'Amazon France, Frédéric Duval sur RTL.
"Ca ne change rien, c'est un effet d'annonce", a réagi Laurent Degousée, représentant syndical chez Sud Commerce. "Sauf à habiller les salariés en cosmonautes, les règles de distanciation ne peuvent pas être observées. La concentration des travailleurs les rend inopérantes".Dès lundi, nous aurons un contrôle de la température par caméra thermique à l'entrée des sites en France.
Sud Commerce, premier syndicat chez Amazon en France, doit d'ailleurs déposer ce vendredi au tribunal des prud'hommes de Nanterre 11 dossiers de droits de retrait de salariés contestés par Amazon.
Dans le Nord, la CGT a également annoncé son intention de porter plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui", la direction ayant refusé à certains employés d'exercer leur droit de retrait.
Le patron d'Amazon France, qui emploie 13.000 personnes, a également apporté tout son soutien "à un collègue de Brétigny (Essonne) qui a été pris en charge" en réanimation après avoir été contaminé. "On espère qu'il va se sortir de là", a-t-il ajouté.
Il y a maintenant quatre cas de contamination de salariés à Saran (Loiret) et un salarié hospitalisé à Bretigny,
a complété le délégué Sud. "Nous réclamons la fermeture des six entrepôts en France pour au moins 15 jours avec la mise en oeuvre du chômage partiel, et a minima qu'Amazon, qui assure ne livrer que des produits essentiels, soit 10% du total des marchandises, n'emploie que 10% du personnel".
Depuis plusieurs jours, la marque américaine fait face à la colère de ses employés et des organisations syndicales, qui réclament de meilleures protections contre le coronavirus."Les règlementations de sécurité sont réunies. On les discute de façon quotidienne avec les organisations syndicales et on va même plus loin que ce que demande le gouvernement", a pourtant assuré le dirigeant.
"On applique depuis le début toutes les recommandations faites par le gouvernement de façon très stricte et de façon progressive à mesure que celles-ci apparaissent", a-t-il ajouté alors qu'Amazon a été directement pointé du doigt par Muriel Pénicaud, la ministre du Travail. "J'ai eu Mme la ministre au téléphone et je l'ai invitée à venir voir par elle-même dans nos centres de distribution", a poursuivi M. Duval.
"Je souhaite que nous ayons, Amazon, un rôle modeste de gestion de cette crise, que nous soyons un recours pour bon nombre de Français pour rester à la maison", a-t-il ajouté en indiquant qu'Amazon avait "du stock".
Aux Etats-Unis, la maison-mère d'Amazon a annoncé dans la nuit qu'elle fournirait thermomètres, masques et désinfectant à ses employés, trois jours après une grève des salariés et livreurs réclamant des protections contre le coronavirus.