À Saran dans le Loiret, un salarié d’Amazon a été testé positif au Covid-19. Il est confiné à son domicile. Trente-deux personnes en contact direct ont été identifiées et placées en quatorzaine.
L’information n’a été révélée par la Direction des ressources humaines d’Amazon aux représentants du personnel que ce mardi en fin d’après-midi. Un salarié du site de Saran a été dépisté positif au Covid-19. Selon l’un des représentants syndicaux, il s’agirait d’un membre de l’équipe chargé de l’accueil des poids lourds. Il n’est plus présent sur le site depuis le 17 mars.
Après avoir mené des recherches, la Direction a identifié 32 personnes ayant été en contact plus ou moins direct avec lui. Ils ont tous été placés en quatorzaine chez eux avec un salaire maintenu à 100 %.
De son côté, la communication d’Amazon affirme qu’une série de mesures de prévention a été mise en place « dès le mois de février », avec notamment une réorganisation des espaces de travail et de pause de façon à allonger les distances entre les personnels mais aussi avec un renforcement du nettoyage (poignées de portes, rampes, etc.).
Promiscuité
Les salariés restent pourtant très inquiets. Le 17 mars, plusieurs organisations syndicales avaient appelé à un débrayage et déposé un dossier de « danger grave et imminent », dénonçant notamment une trop grande promiscuité entre les salariés.Deux cadres ont démissionné depuis, dont Ana Fernandes, la directrice du site de Saran, accusée par le groupe américain, selon les syndicats, d’avoir refusé de faire appel à des intérimaires supplémentaires pour faire face à l’augmentation du nombre de commandes.Les allées sont étroites, et entre la réception et l’emballage, chaque objet est manipulé par au moins trois ou quatre personnes. Nous nous sentons vraiment en danger permanent déplore Khaled Bouchajra, secrétaire général de la CGT.
Le site de Saran compte 1700 salariés et environ 600 intérimaires.
« Le salaire de la peur ? »
Ce même représentant syndical poursuit :Ce que nous éprouvons, c’est de la peur mais aussi de la colère, explique Jean-François Bérot, représentant du syndicat Sud Solidaire au CSE : Malgré un très fort taux d’absentéisme, il y a encore beaucoup trop de salariés dans l’entrepôt. Encore ce matin, 150 personnes sont sorties du bus à accordéon, c’est inacceptable !
Demain, jeudi 26 mars, doit se tenir un CSE central ordinaire. Pas sûr qu’il se déroule dans un climat parfaitement serein.Aujourd’hui, on nous convoque pour négocier une augmentation de 2 € pour ceux qui viennent travailler volontairement ! C’est cela, le salaire de la peur ? Nous, ce que l’on réclame, c’est une fermeture du site, ou au moins une réduction drastique du nombre de personnes volontaires dans l’entrepôt, en limitant leur nombre à moins de 100, comme cela est prévu dans le décret du 20 mars.