Grève des surveillants pénitentiaires : "on va péter un plomb" témoigne un détenu d'Orléans-Saran

Depuis plus de dix jours, les surveillants de prison de Saran, comme leurs collègues partout en France font grève pour réclamer plus de moyens. Un mouvement qui n'est pas sans conséquence pour les détenus. L'un d'entre eux, témoigne à notre micro.  

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Il est détenu à Saran. Depuis sa prison, l'homme a appelé la rédaction de France 3 Centre-Val de Loire pour apporter son témoignage sur la situation du centre pénitencier situé au nord d'Orléans. 

Notre principal problème, c'est les parloirs, depuis 10 jours, plusieurs familles se déplacent dans les 4 coins de la France pour venir voir les détenus et ils sont rembarrés par les gardiens sans explications. Des familles qui viennent parfois de loin, de Bordeaux ou ailleurs."Dix jours sans voir nos familles c'est dur, surtout quand on voit comment les gardiens les rembarrent brutalement. Quand on leur demande des explications, ils nous répondent pas".

Sur les conséquences et l'ambiance au sein de la prison, l'homme parle de vives tensions. "En 11 jours, on est sorti 2 heures de nos cellules. Sans l'intervention des gendarmes on serait livrés à nous-même." "Y a pas de livraison de tabac, notre linge sale n'est plus ramassé depuis 10 jours. On dirait ils attendent que ça pète pour se plaindre et servir leur cause", nous dit encore le prisonnier de Saran.
 

Quand on lui demande si ils comprennent les raisons de la grève des surveillants, ces derniers se plaignent notamment de violences de la part des détenus sur leur personne, le prisonnier répond sans détour. "Je comprends leur détresse. Mais y a de la provocation de leur part. Et nous on peut pas manifester et faire du cinéma comme eux !" Et de rajouter :  

La tension est grande chez les détenus.  Et la situation pourrait dégénérer si cela continue.

"Comme vous savez, depuis les inondations, il n'y a qu'un seul bâtiment sur 4 qui fonctionne à Saran, avec beaucoup de surveillants. Sans parloirs, nous les détenus, on va péter un plomb." 



Un conflit qui s'enlise

Et justement, la situation ne semble pas s'arranger. Voilà dix jours que les surveillants multiplient les opérations de blocage. Ces derniers réclament plus de sécurité et de meilleurs salaires. Mais les négociations avec le gouvernement ont tourné court, mardi 23 janvier.
Jusqu'ici, l'administration a toléré les entorses faites à l'interdiction du droit de grève des gardiens de prison. C'est désormais terminé. L'État estime que les surveillants ont franchi la ligne rouge. En cause, l'arrêt brutal des négociations et le blocage total des couloirs de prison. Mercredi matin, le directeur de la pénitentiaire a donc durci le ton en adressant un courrier aux 188 chefs d'établissement dans lequel il leur demande d'appliquer à la lettre le barème légal. Chaque journée de grève effectuée depuis samedi 20 janvier sera retenue sur le salaire final des surveillants. Des sanctions, qui vont de 5 à 15 jours de mise à pied avec sursis, seront également prises.

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