Après la désignation de l'association Apajh pour reprendre la gestion du F.A.M Dialogue Autiste, de Saran dans le Loiret, spécialisé dans l'accueil des adultes autistes, 34 salariés se retrouvent licenciés. Ils demandent que leurs contrats de travail soient pérénisés par le nouveau gestionnaire
"Licencié(e)s non, non, non ! Révolté(e)s oui, oui, oui !" C'est ce qu'on pouvait entendre mardi 24 juin devant le F.A.M Dialogue Autisme de Saran près d'Orléans dans le Loiret. Depuis 2014, l'établissement accueille 24 adultes atteints d’autisme.
Changement de gestionnaire pour l'établissement
Environ 70 personnes ont manifesté pour protester contre le licenciement de 34 salariés. Ils ont appris il y a deux mois, qu'ils ne travailleraient plus pour le F.A.M Dialogue Autisme de Saran, un établissement géré par Groupement de Coopération Sociale et Médico-Sociale Autisme France et financé par l’Agence régionale de santé (ARS) et le conseil départemental. Depuis le 15 juin, l’Apajh, l'Association pour Adultes et Jeunes Handicapés, a été choisie pour reprendre la gestion de l’établissement. C'est désormais le personnel de l'association qui s’occupe des 24 résidents.
Des dysfonctionnements signalés depuis l'ouverture de l'établissement
Depuis l'ouverture de l'établissement il y a six ans, les salariés et surtout Dialogue Autisme, l'association a l'origine de la création du centre, n'ont eu de cesse de dénoncer les dysfonctionnements graves perpétrés par le gestionnaire, le Groupement de Coopération Sociale et Médico-Sociale Autisme France et d'envoyer des alertes à l'ARS. Violences de certains résidents sur le personnel, mais aussi sur d'autres résidents, refus de la direction d'administrer des traitements médicamenteux, dégradations des locaux,... les changements de directeurs, huit en six ans, n'y ont rien fait. Résultat, au mois de janvier dernier, l'ARS désigne un administrateur. Puis deux mois plus tard, l'agence de santé enjoint Autisme France de cesser son activité dans cet établissement. La gestion est finalement reprise par l'Apahj et 34 salariés se retrouvent sur le carreau sans aucune information.
Les contrats des 34 salariés de l'établissement non repris
Ces 34 salariés demandent désormais justice. "Les licenciés sont ceux qui ont dénoncé les dysfonctionnements" , explique Pascal Sudre, secrétaire général CGT Orléans.
"Nous voulons juste des réponses à nos questions, s'émeut Laurence Sinivassin, représentante du personnel. Pourquoi nous n'avons pas été consultés ? Pourquoi nous n'avons pas eu de propositions de reprise de nos contrats de travail ? La façon de faire de la direction n'est pas correcte."
Les salariés en CDI ont cessé leur activité depuis le 15 juin. Ils ne savent pas encore s'ils vont recevoir leurs salaires du mois.
Vendredi 26 juin se tiendra un Conseil Social et Economique extraordinaire au cours duquel le Plan de Sauvegarde de l'Emploi devrait être discuté. Les manifestants seront à nouveau présents à 10 heures devant le Comfort Hôtel de Saran.