Deux jours après l'élection présidentielle américaine qui a vu la victoire de Donald Trump sur Kamala Harris, c'est le coup de massue pour les électeurs démocrates. À l'étranger, le scrutin a été particulièrement suivi par les expatriés américains et par des passionnés des États-Unis. Entre crainte et espoir.
"J’ai très peur pour mon pays parce que je pense que l’on va avoir des années très difficiles". Installé en France depuis 2007, William* a suivi les résultats de l’élection présidentielle américaine. "J’ai du mal à comprendre ce que les gens voient en Donald Trump", explique cet enseignant américain, originaire de Wichita dans l’État du Kansas. "Pour moi, c’est une personne violente dans ses propos, peu cohérente. Et les projets qu’il porte sont très clivants".
🔴🇺🇸 "Nous allons aider notre pays à guérir", déclare le candidat républicain Donald Trump, ajoutant avoir remporté "le vote populaire" dans le pays. "Nous avons écrit l'Histoire." pic.twitter.com/p7lpcZYqDL
— franceinfo (@franceinfo) November 6, 2024
En nommant trois juges conservateurs à la Cour suprême, Donald Trump a permis la révocation de la décision Roe v. Wade qui autorisait jusqu'en 2022 l’avortement dans tous les États-Unis. "J’ai peur pour toutes les femmes qui ne pourront pas se soigner. Pour la communauté LGBT, ce sera compliqué, comme pour les personnes transgenres, les jeunes qui veulent faire leur transition. Ce sera compliqué aussi pour les demandeurs d’asile. Trump veut fermer les frontières. Il ne veut laisser rentrer personne, surtout d’Amérique centrale et du Mexique. Alors qu’il y a des personnes qui fuient des situations très dangereuses."
Une démocratie solide ?
"On ne sait pas exactement ce qui va se passer", tempère Patrick Sautot, président de l'association France États-Unis Orléans depuis trois ans. Les Américains continueront-ils de soutenir l’Ukraine face à la Russie ? Quid de la situation à Gaza et au Liban ?
🔴🇺🇸 EN DIRECT - Kamala Harris reconnait sa défaite dans son premier discours post-élection et appelle Donald Trump à une “transition pacifique du pouvoir.” pic.twitter.com/CEYDnRwyVa
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Sur le plan intérieur, comment se passera la transition ? Kamala Harris, dans le discours où elle reconnaît sa défaite, promet "un transfert pacifique du pouvoir", à rebours des évènements du Capitole le 6 janvier 2021 où les supporters du prochain 47e président des États-Unis n’avaient pas reconnu la défaite de leur champion.
"Je pense que la stabilité va continuer. Du jour au lendemain, il ne pourra pas changer tout ce qui a été fait", analyse Patrick Sautot. Chez nous, un coup c'est la droite, un coup c'est la gauche. Chez eux, un coup ce sont les Démocrates. Quatre ou huit ans après, ce sont les Républicains qui passent".
À partir du 20 janvier prochain, Donald Trump pourra compter sur les autres branches du pouvoir. Au Sénat, son parti est majoritaire et il pourrait également contrôler la Chambre des Représentants. À la Cour Suprême, la majorité des juges sont conservateurs.
* Le prénom a été changé.