Les cirques ne pourront plus présenter d'animaux sauvages dans leurs représentations à partir de 2028. À Fleury-les-Aubrais, jusqu'au 17 novembre, la compagnie toulousaine Teatro Circo Classico prend les devants avec son éléphant animatronique baptisé Jumbo. La créature robotisée est devenue le clou du spectacle !
La loi sur le bien-être animal met un terme, en France, à la présence d'animaux sauvages dans les spectacles de cirque. Le texte a été voté en 2021, mais les compagnies circassiennes disposent de quelques années pour adapter leurs numéros et trouver une solution de placement pour leurs animaux.
Dans les faits, par conviction ou par nécessité, de nombreux cirques présentent d'ores et déjà des représentations sans aucun animal, ou avec quelques animaux domestiques, chiens, chevaux, qui resteront autorisés après 2028.
Dans cette mouvance, les Toulousains du Teatro Circo Classico, actuellement en représentation à Fleury-les-Aubrais, se distinguent avec Jumbo, leur éléphant animatronique, "unique au monde", selon eux.
Utilisée jusqu'à présent pour certains tournages de films ou dans des parcs d'attractions, l'animatronique, une contraction pour animation électronique, est peut-être promise à un bel avenir circassien avec l'interdiction des animaux sauvages. Même si les responsables de la troupe toulousaine assurent que Jumbo n'a rien à voir avec la nouvelle législation française.
"Il a été fabriqué pour notre compagnie par des spécialistes indiens, explique Pierre-Lou Guillet, responsable de la communication. Ils vivent au quotidien auprès d'éléphants, ce qui explique aussi le réalisme des détails : la flexibilité des oreilles, les pigments de différentes couleurs, les veines qui ressortent. Ou la larme à l'œil, une autre particularité des éléphants, ils ont souvent les yeux qui coulent. Tout a été créé, peaufiné pendant plusieurs années, avant d'arriver à ce résultat."
Cette réplique en caoutchouc d'un éléphant d'Asie (reconnaissable aux oreilles plus petites que celles de son cousin africain) est bardée de capteurs permettant par exemple de faire bouger les oreilles ou cligner les yeux. Certains mouvements de tête ou de la trompe, en revanche, sont animés par l'un des artistes de la compagnie.
Si elle garde le secret sur son coût de fabrication, la compagnie toulousaine a peut-être tapé dans le mille avec sa créature animatronique : à peine un mois après ses débuts sur la piste, Jumbo semble avoir déjà conquis le public, en passe de devenir la mascotte du cirque !
Reportage vidéo de Florent Clavel et Valentin Boulay.