Ce n’est pas encore l’heure du grand ménage de printemps, mais le département du Loiret, a décidé de traiter l’une des façades du château de Sully-sur-Loire. Objectif, éliminer les lichens et la moisissure, mais pour y arriver, le département a fait appel à une société de nettoyage… par drone ! Une innovation bien utile, sachant que le château est entouré de douves.
Et si c’était l’avenir du secteur ? En temps normal, pour envisager de nettoyer les façades du Château de Sully-sur-Loire, la première difficulté aurait été d’installer des échafaudages au-dessus des douves. Ou bien autre possibilité, de faire appel à des cordistes, pour opérer à 15 mètres de hauteur. Des solutions qui prennent du temps, et qui sont aussi dangereuses pour les opérateurs.
Alors pour éradiquer les lichens, la mousse et les champignons, le département du Loiret (propriétaire du château) a décidé de commander un test à une société spécialisée dans le nettoyage par drone. L’ouvrier est remplacé par un hexacopter, un drone pulvérisateur, capable de transporter des charges jusqu’à 20 kilos. Cette solution peut-elle remplacer l’homme à l’avenir ? Didier Dardeau, chef d’entreprise de "1001 Solutions", se montre prudent.
Une entreprise de bâtiment classique qui fait un ravalement, va venir appliquer un enduit, et toucher la surface. Il est hors de question que nous puissions mettre, pour l’instant, un enduit en drone. En revanche on va pouvoir entretenir en amont, pour avoir un patrimoine propre.
Didier Dardeau, chef d’entreprise de "1001 Solutions"
Concernant le produit pulvérisé sur la façade Nord-Est, la zone la plus exposée au froid et à l’humidité, il s’agit d’enzymes macrobiotiques (produits respectueux du milieu aquatique), développés en laboratoire, et validés par la direction régionale de l’environnement.
Cependant, les premiers résultats ne sont attendus que dans quelques semaines. Le temps que les enzymes fassent effets. Du côté du département du Loiret, à l’initiative de cette opération, l’entretien des monuments par drone est clairement vu comme un moyen de réaliser des économies.
Le drone nous évite de mettre en place des échafaudages, ce qui est couteux. Et il nécessite seulement deux opérateurs, une zone de sécurité, et le matériel de pulvérisation. Nous devrions réaliser 20 à 30% d’économies sur le montant global.
Elodie Riquet, chargée d’opérations bâtiment au conseil départemental du Loiret
La surface traitée cette semaine concerne uniquement la façade Nord-Est. 1800 mètres carrés à traiter, pour un coût de 35 000 euros. Si l’essai est concluant, le Département du Loiret envisage de réaliser à nouveau un appel d’offres pour traiter la toiture du château. Mais pas seulement. Le département pourrait élargir à d’autres bâtiments dont il a la responsabilité, par exemple des collèges du Loiret.