Violences conjugales : une commune rurale retape un appartement pour les situations d'urgence

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Maltraitances, violences faites aux femmes, féminicides. Les zones rurales sont aussi confrontées aux violences intrafamiliales. A Nogent-sur-Vernisson dans le Loiret, la commune vient d'inaugurer un logement d'urgence pour des situations désespérées. Reportage de Théophile MBAKA et Yves LE BLOA. ©Théophile MBAKA et Yves LE BLOA.

A Nogent-sur-Vernisson, dans le Loiret, un appartement peut désormais accueillir les victimes de violences intrafamiliales en urgence. L'ancienne caserne de la ville de 2600 habitants a été réhabilitée en conséquences.

L'ancienn caserne de pompiers de Nogent-sur-Vernisson pourrait continuer de sauver des vies. Avec 55.000 euros de travaux, elle a été réhabilitée pour accueillir les victimes de violences intrafamiliales qui en auraient besoin.

Se sentir comme chez soi 

L'appartement fait 80m2 pour loger jusqu'à huit personnes. L'ambiance se veut apaisante : "Elles doivent se retrouver dans une situation de 'presque comme chez moi', on est amené à accueillir des personnes en détresse qui doivent se sentir en sécurité" explique le maire Philippe Moreau.

"Jusque là, on était démunis face aux situations d'urgence"

Philippe Moreau, maire de Nogent-sur-Vernisson

"Jusque là, on était démunis face aux situations d'urgence", se souvient-il. Elles interviennent souvent la nuit, et avant cet appartement, il devenait difficile de trouver une solution : "donc si il n'y avait pas de garde à vue, on apaisait les choses et on laissait le couple dans l'habitation", sans garantie que les violences ne recommencent pas une fois la porte fermée. 

Pour limiter le prix de la rénovation, des dons sont venus compléter l'installation d'une cuisine et d'une salle de bain neuve. "Pour les vêtements, la vaisselle, la petite décoration" détaille Maryse Tripier, chargée de l'action sociale et de la culture pour la ville.

30 signalements pour violences intrafamiliales en 2022

Dans cette commune de 2.600 habitants, trente signalements pour violences intrafamiliales ont été reçus. 

"Je pense que ça devrait être le cas dans chaque commune de France" estime une habitante de la ville. Avant de poursuivre : "les bailleurs privés, souvent refusent d'apporter leur aide, puisqu'il faut monter un dossier, il faut avoir un emploi, des ressources, ce n'est pas toujours le cas de ces femmes qui se retrouvent sans rien".

Mêmes enjeux qu'en ville, mais sans les infrastructures

La ruralité fait face aux mêmes problématiques que de plus grandes villes : "mais nous n'avons pas les infrastructures" détaille Philippe Moreau. Les associations d'aide aux victimes sont souvent concentrées dans des milieux urbains. 

Il appelle notamment le gouvernement à aider les communes : "Nous avons du foncier, parfois vieux, que l'on peut réhabiliter". 

Recueillir la parole des victimes et agir 

"La parole sur les violences s'est ouverte" constate Philippe Moreau "mais comment on agit ? Qu'est ce qu'on fait derrière ?" Il souhaite que cet apparement soit une première réponse concrète. 

Il pourrait aussi permettre de répondre à d'autres situations d'urgence, comme pour une famille qui serait victime d'un incendie dans leur habitation par exemple. 

Avec Théophile Mbaka et Yves Le Bloa

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