Pendant 15 jours en ce début du mois d'avril, la journaliste Corinne Bian Rosa est en mission humanitaire avec France Télévisions sur l'île de Madagascar. Elle nous présente aujourd'hui Majunga, la ville aux fleurs !
C'est Rondro, que j'ai rencontrée lors de la formation dans les bureaux de l'association ENDA, qui m'emmène en fin de journée pour une plongée au cœur de Majunga.
Majunga, troisième ville de Madagascar et deuxième port du pays, est un mélange pluri ethnique comme on en rencontre rarement.
Karanes (les Indo-pakistanais), comoriens, vasaha (les Français , au nombre de 500 résidents sur 250 000 habitants) constituent un tissu culturel plutôt original.
Rondro m'entraîne dans un des 4 grands marchés de Majunga qui ressemble à un souk avec ses minuscules échoppes où il faut se faufiler.
Nous croisons des jeunes filles et des femmes avec le visage recouvert d'une poudre ocre.
Rondro m'explique qu'elles se protègent ainsi du soleil (il fait 38 degrés ce jour !) et surtout du bronzage. Ici, avoir la peau la plus claire possible est un signe de distinction.
Cette poudre est en réalité de la sciure de bois précieux que l'on obtient en frottant l'écorce contre une pierre.
Devant une échoppe qui vend des produits naturels, je découvre toutes sortes de pierres, herbes, écorces, feuilles sensées guérir un grand nombre de nos maux quotidiens, des courbatures aux migraines.
Il y a même des colliers qui représentent des prédictions astrologiques.
En sortant de ce dédale, nous tombons sur des rangées de pousse-pousse qui attendent les clients qui ont les bras trop chargés.
Rondro m'entraîne dans le quartier Karane, du nom de ces riches commerçants indo-pakistanais très présents sur la côte ouest de la Grand Île.
Une très jolie mosquée vert émeraude et blanche symbolise leur présence.
Quelques centaines de mètres plus loin, c'est l'imposante cathédrale de Majunga qui se dresse devant nous avec ses drôles de chapeaux jaunes représentant des bourgeons.
La maison Gustave Eiffel
Un peu plus loin encore, presque inaperçue depuis la route, une immense bâtisse cachée par une végétation galopante : une maison unique au monde, dessinée par Gustave Eiffel en personne et qui tombe en décrépitude.Comme les magnifiques maisons à varangues de l'ère post coloniale qui constituent le Centre historique de la ville, tout près du bord de mer.
Un parfum nostalgique flotte dans ce que l'on imagine facilement de l'ambiance qui pouvait régner à Majunga en ce début de siècle.
Il fait presque nuit lorsque nous arrivons sur le port aux boutres, ces bateaux rudimentaires que l'on charge de marchandises de première nécessité pour approvisionner les villages de la côte qui ne sont pas accessibles par la route.
Notre long périple à travers les quartiers de Majunga s'arrête ici et là journée se termine sur la terrasse de l'Alliance française, à regarder le soleil se coucher sur le canal du Mozambique.