L'établissement français du sang vient de publier un bulletin d'urgence vitale. Alors que se profilent les vacances, période où les réserves baissent, les dons se font trop rares. La situation pourrait devenir "dangereuse à court terme pour soigner les patients".
"29 juin, un jour historique pour l'EFS", écrit l'établissement français du sang. Historique, oui, mais pas pour les bonnes raisons. L'EFS a publié il y a quelques jours un bulletin d'urgence vitale, le deuxième de l'année. Au niveau national, les réserves sont de 90 000 poches de sang. Une situation "pas dramatique", assure Frédéric Bigey, mais qui pourrait le devenir.
Directeur de l'EFS Centre-Pays de la Loire, il explique que, traditionnellement, le nombre de dons diminue pendant les vacances d'été. "Pour la première fois, on est dans une situation déficitaire avant les départs." Et, pendant que les donneurs se font rares dans les maisons du don, les besoins, eux, restent les mêmes.
Situation critique
Sur les deux régions Pays de la Loire et Centre-Val de Loire, il faudrait 1 100 poches quotidiennes pour refaire des stocks suffisants à court terme. Un objectif atteint "certains jours, et d'autres non". Si bien qu'un déficit s'est creusé entre le nombre de poches données et le nombre de poches consommées. Ergo, les réserves baissent, avant même une des périodes les plus difficiles de l'année pour l'EFS.
La faute à un double facteur manque de donneurs et manque de personnels. Dans plusieurs secteurs de la région, l'EFS peine à recruter médecins, infirmiers et techniciens de laboratoires, habilités aux prélèvements. Les créneaux de rendez-vous sont donc moins nombreux que nécessaires. Et, avec la reprise de l'épidémie de Covid, les donneurs habituels se déplacent moins pour prendre les dits créneaux. "D'autres raisons" freinent les donneurs, mais "nous avons encore du mal à les identifier", concède Frédéric Bigey.
Conséquence de ce déficit selon le bulletin de l'établissement : la "situation critique" actuelle "pourrait se révéler dangereuse à court terme pour soigner les patients". "On met tout en œuvre pour éviter que ça ne se produise, rassure le directeur de l'EFS Centre-Pays de la Loire. Mais s'il devait y avoir une pénurie, on commencerait par suggérer de reporter des opérations non-urgentes." Pour que les transfusions en cas d'urgence vitale soient toujours assurée.
À quand la prochaine urgence ?
Pour attirer les donneurs, Frédéric Bigey explique que les accueils des maisons du don sont "plus souples" qu'à l'accoutumée pour les visiteurs sans rendez-vous. L'EFS encourage également ses donneurs réguliers à "planifier dès maintenant 3, 4 ou 5 dons dans l'année".
En février, l'EFS ne comptait plus que 75 000 poches dans ses réserves, avant que ne soit publié un premier bulletin d'urgence. Un appel auquel les donneurs avaient répondu en masse. "On espère que ça sera pareil cette fois-ci, que ce sera réglé dans trois semaines, et que ce ne sera pas un feu de paille qui s'éteint dans trois jours parce qu'on aura arrêté d'en parler", souffle Frédéric Bigey. L'établissement espère désormais ne pas devoir publier un nouveau bulletin à la rentrée.