C’est une enquête réalisée par Egora et 360 medics. Plus de 2 000 professionnels de santé (médecins et infirmières notamment) ont été interrogés en avril dernier sur la qualité des soins. Et les résultats sont alarmants.
L’objectif de ce baromètre réalisé par Egora et 360 medic est de sonder les professionnels de santé sur leur perception de la qualité des soins en France. Ils ont évalué la qualité des soins sur une échelle de 1 sur 10 et les résultats ne sont pas forcément encourageants.
En Centre-Val de Loire, les 43 médecins interrogés ont donné la note de 5.56 sur 10. Les 44 infirmiers interrogés ont donné celle de 4.70 sur 10. Au niveau national, les notes sont à peine meilleures : 6.31 sur 10 pour les médecins et 5.11 sur 10 pour les infirmiers.
Un ressenti et un constat alarmants pour notre pays qui se targue souvent d’avoir l’un des meilleurs systèmes de santé au monde.
Notre région est d’ailleurs celle qui attribue la plus basse note à la qualité des soins : 90 % des médecins et 93% des infirmiers notent une forte dégradation au cours des 5 dernières années.
Le manque de personnel et la surcharge de travail qui en découle expliquent ce ressenti du monde médical. Les médecins et infirmiers de la région considèrent que les conditions matérielles de travail sont responsables de la dégradation de la qualité des soins.
Ces chiffres n’étonnent pas Lucie Cornéat, infirmière du CHR d’Orléans et représentante du personnel (syndicat Sud Santé).
Pour elle, la qualité des soins diminuent, c’est sûr et ça fait des années qu’elle le ressent :
► Pour info, le responsable de ces suppressions de postes, c’est le plan de retour à l’équilibre (PRE). Les finances de l’hôpital ne sont pas bonnes : avec un déficit de 15 millions d’euros début 2017 et 19 millions fin 2017, la direction a décidé en 2018 la suppression de 75 postes : 50 postes d’aide-soignant(e)s et 25 postes dans l’administration et la logistique.On fait ce qu’on peut avec les moyens qu’on a. Lorsqu’ils sont en baisse comme cette année où dans mon service, en pneumologie, on a supprimé 2 postes d’aide-soignante, eh bien, le travail habituellement effectué par les aides-soignantes est réparti sur les autres soignants.
Pour l’anecdote, il y a quelques semaines encore, on donnait tous les matins aux malades un jus d’orange frais. Depuis la suppression des 2 postes d’aide-soignante, ce n’est plus possible. Dommage pour les patients… c’était pour eux un moment agréable qui contribue à la qualité des soins.
L’enquête montre, que dans notre région, les soignants restent malgré tout motivés. 72 % des médecins et infirmiers « s’engagent » pour maintenir la qualité des soins. La motivation est toujours présente et le métier reste une vocation.
Les résultats de cette enquête nationale ont été obtenus auprès de 3 898 professionnels de santé participants. 2 697 professionnels de santé exerçant en France ont intégralement complété le sondage. 951 médecins ou futurs médecins et 1 217 infirmiers ou futurs infirmiers ont été conservés pour l’analyse, soit 2 210 répondants dont 1 766 professionnels en exercice.
En Centre-Val de Loire, ce sont 87 soignants qui se sont prêtés à l’exercice (43 médecins et 44 infirmiers).
Sondage auto-administré sur Internet du 12 au 30 avril 2018. Les résultats ont été redressés selon la représentativité de chaque type d’exercice (libéral, hospitalier, mixte, salarié hors hôpital…) et selon les métiers (médecin, infirmier). Source 360 medics / Egora
Rendez-vous demain place Séraucourt à Bourges à 14h.