Sur les réseaux sociaux, des scénarios alarmistes pour la mi-juillet circulent, promettant une canicule record sur toute la France. En Centre-Val de Loire, le thermomètre monterait à 46 degrés. Mais prudence : au-delà de 7 jours, les modèles ne présentent qu'une tendance.
Une France toute rose et violette, envahie par une chaleur insoutenable, des températures pouvant monter jusqu'à 46 degrés sur le Centre-Val de Loire... c'est ce que montre une carte du pays, issue du modèle météorologique américain GFS et publiée sur Twitter avec, à la clé, plus de 800 retweets.
Selon la modélisation, réalisée dimanche 3 juillet selon la capture d'écran, des températures extrêmes pourraient être atteintes le 18 juillet, soit un peu plus de deux semaines plus tard. "L’échéance est lointaine mais cela donne une tendance, un mois après la canicule historiquement précoce de juin", précise le tweet.
15 degrés de différence
Un peu trop lointaine aux yeux de Florentin Cayrouse, prévisionniste et vice-président de l'association Météo Centre. "Ne faites pas peur inutilement aux gens", répond-il, toujours sur le réseau social. Car la météorologie est très loin d'être une science exacte. "Les prévisions, on les donne pour 5, voire 7 jours, au-delà de ça ce sont des tendances, des probabilités", explique-t-il auprès de France 3.
Si bien que le modèle du 18 juillet, présenté avec deux semaines d'avance, est loin d'être une prévision fiable. Les météorologues projettent bien "une potentielle vague de chaleur à la mi-juillet", mais il est encore trop tôt pour "dire si il va faire plutôt 30 ou plutôt 35 degrés".
Avec la quantité gigantesque de données à prendre en compte, la météorologie est une des sciences les plus ardues, du moins quand il s'agit de faire de la prédiction. Si bien que, d'une simulation à l'autre, les températures prévues deux semaines plus tard peuvent changer du tout au tout. Ainsi, le même modèle GFS pour le 18 juillet, lancé ce mardi 5 juillet au matin, donne des températures en Centre-Val de Loire de l'ordre de 30 degrés. Soit 15 degrés de moins que la simulation lancée il y a deux jours.
Épée de Damoclès
Florentin Cayrouse regrette un "emballement" dès qu'un modèle annonce des records. En l'occurrence ici, "c'est un scénario isolé" dont l'exploitation hors contexte "met en péril le travail des passionnés et des météorologues". Ces derniers ne se fondent ainsi pas sur un seul modèle, mais sur un panel de modèles dont la moyenne leur donne "le scénario le plus probable".
Alors pas (encore) de panique pour la mi-juillet, les 46 degrés promis ne sont qu'une des probabilités... ce qui ne veut pas dire non plus que ça ne peut pas arriver. Dans la région, le record de chaleur est détenu par Romorantin en Loir-et-Cher, et ses 42,3° enregistrés en 2019. Un plafond qui sera dépassé dans les prochaines années. "On ne sait pas si ce sera cet été ou dans 5 ans, mais ça va arriver", affirme Florentin Cayrouse.
La faute, évidemment, au réchauffement climatique, qui augmente la fréquence des pics de chaleurs, leur précocité et leur intensité. Ainsi, si les 46 degrés sont improbables pour ce mois-ci, le prévisionniste assure qu'un tel scénario "n'existait même pas auparavant, les modèles n'identifiaient pas un tel potentiel de chaleur". Si bien que, même si la probabilité reste faible, elle augmente un peu plus chaque année, et n'est pas prête de s'arrêter.