Après la canicule vécue par l'hexagone, les orages, la pluie et parfois la grêle, se sont abattus, notamment dans la région Centre-Val de Loire. Pourtant, la sècheresse guette.
Les pluies orageuses qui balaient la France ont-elles l'avantage de faire du bien aux nappes phréatiques ? La réponse est non.
Ces précipitations, violentes "rebondissent sur la croûte formée en surface par le sol sec et ruissellent" explique le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), dont le siège est à Orléans. C'est le même phénomène que lorsque l'on gorge d'eau une plante qui n'a pas été arrosée depuis longtemps : l'eau stagne d'abord en surface, elle a du mal à s'infiltrer.
Ce sont des pluies plus lentes qui vont réussir à entrer "à raison de quelques millimètres ou centimètres de pluie à l’heure" détaille Nicolas-Gerard Camphuis, directeur de la délégation Centre-Loire pour l'Agence de l’eau Loire-Bretagne.
Réserves d'eau basses
Dans la région, les réserves d'eau souterraines sont basses, voire très basses à certains endroits. C'est le cas en Indre-et-Loire, au sud de Chinon, en Eure-et-Loir, autour de Chartres, ou encore près de Montargis dans le Loiret.
La végétation aspire l'eau
Il n'a pas beaucoup plu ces derniers mois, les végétaux, eux, ont aspiré leur part d'eau : "les pluies s’infiltrant dans le sol ont donc été entièrement reprises par la végétation et ont été peu efficaces pour assurer une recharge des nappes" selon le BRGM.
La sécheresse guette en France, prévient l'organisme, notamment en région Centre-Val de Loire. "Sur ces secteurs, des restrictions d’eau souterraine ont déjà été mises en place et il est peu probable que la situation s’améliore durant les prochaines semaines" prévient le service géologique national français.
"Il est peu probable que les orages récents contribuent à enrayer significativement les effets sur la ressource en eau de la sécheresse ressentis ces derniers jours" affirme Nicolas-Gerard Camphuis.
En revanche, grâce à ces précipitations, la température baisse pendant quelques heures. Les végétaux pompent ainsi moins d'eau pour vivre, ce qui en laisse un peu plus pour les nappes. Moins de chaleur, c'est aussi moins d'évaporation des étangs, sols, et rivières.
Si les pluies orageuses ne bénéficient pas franchement à nos nappes phréatiques, elles évitent donc de perdre moins d'eau.