En 2015, l’État confiait aux territoires et aux communes une mission : l’installation et le déploiement des bornes de charges pour les véhicules électriques et hybrides. Presque dix ans après, où en sommes-nous ?
Cette année, au Mondial de l'Automobile de Paris, les véhicules électriques sont particulièrement mis en avant. Et pour cause, la prochaine décennie sera un véritable tournant. En 2035, les voitures à moteurs thermiques seront banni de la vente. Un changement radical fixé par l'Union européenne qui vise la neutralité carbone d'ici 2050.
Des ventes de véhicules électriques en hausse dans la région
La France est l'un des bons élèves en ce qui concerne cette transition. Même si les véhicules thermiques restent leaders des ventes, la progression des électriques et des hybrides sur le territoire est significative. Alioune Fall, directeur d'un concessionnaire Peugeot à Orléans a noté sur les 5 dernières années une augmentation des ventes de 3,4% en 2019 à 13% en 2024. Et près de 20% en un an. "Entre janvier 2023 et février 2024, on a eu un gros pic grâce aux aides de l'État sur les achats de voitures neuves. Mais depuis la fin de ce bonus les clients se tournent en majorité vers les modèles d'occasion".
Pour le reste de la population, il s'agira de convaincre."Certains clients continuent de se méfier de la fiabilité de la batterie. Avec l'utilisation des bornes de recharge, c'est une autre manière de consommer un véhicule."
Un système de recharge opérationnel, mais avec de nouveaux défis
Pour accélérer cette transition, un programme d'installation de stations et de bornes de recharge a été lancé partout en France depuis 2015. En Centre-Val de Loire, c'est la société publique Modulo "Mobilité durable locale" qui a été missionné. Son directeur, Johann Ferchaud, nous annonce aujourd'hui environ 1400 stations et près de 5400 points de charges, installés dans toute la région. Une quantité suffisante selon lui par rapports aux nombres de véhicules en circulation.
"En zone rurale, les gens rechargent en majorité leurs véhicules chez eux. Le plus grand défi, il est en ville."
Johann Ferchaud, directeur de la société MODULO
Si l'installation de bornes se poursuivra dans les campagnes pour rassurer les usagers, l'enjeu de ces prochaines années se concentrera au sein des agglomérations. Là où il faudra densifier l'offre."En zone rurale, on s'est rendu compte que les gens rechargent en majorité chez eux, car cela reste plus économique. Le plus grand défi, il est en ville" .
Un vrai challenge, car dans la plupart des villes, la voirie est déjà saturée, les parkings sont chers et les voitures thermiques y restent majoritaires. "Il y aura des choix politiques à faire" assure Johann Ferchaud "mais des projets sont déjà en cours avec des bornes en parking sous terrains". À titre indicatif, cette transition aura un coût : Entre 8000 et 10 000 euros pour l'installation d'une borne avec 2 points de charge en ville et 25 000 euros pour une "borne rapide" (1h de charge).