En Centre-Val de Loire, le secteur de la petite enfance se mobilise contre la loi d’Accélération de simplification de l’Action Publique d’Adrien Taquet. Elle prévoit d’augmenter la capacité d’accueil des crèches et des assistantes maternelles sans d'autres moyens.
"Pas de bébés à la consigne" a lancé un nouvel appel national à manifester contre la réforme Taquet, Secrétaire d’Etat chargé de la petite enfance et des familles. Une réforme dans les tuyaux depuis près d’un an et qui devrait s’appliquer petite à petit courant 2021. Le personnel de la petite enfance manifeste ce matin à Tours, Bourges et Orléans.
Aujourd’hui, crèches, micro-crèches et assistantes maternelles sont en grèves pour montrer leur mécontentement face à cette réforme qui augmente la capacité d’accueil des structures sans octroyer de moyens supplémentaires.
Le gouvernement veut baisser la surface minimale d’accueil par enfant en ville en passant de 7m2 à 5,5 m2. Il souhaite aussi que la marge de 15% d’enfants accueillis en surnombre en crèche ne soit plus exceptionnelle mais appliquée tous les jours.
La réforme touche aussi le personnel encadrant. Les assistantes maternelles pourraient accueillir jusqu’à 6 enfants alors qu’aujourd’hui les agréments sont pour 3 ou 4 enfants. En collectivité, le ratio annuel d’encadrement sera de 60% d’auxiliaires de puériculture et 40% de CAP petite enfance ou d’apprentis. Alors qu’aujourd’hui, les apprentis ne sont pas comptés dans les encadrants et les professionnels sont pour moitié auxiliaires de puériculture et l’autre moitié diplômés d’un CAP petite enfance.
"La rentabilité au détriment du bien-être"
Pour Adeline Leguizet, secrétaire général CGT Orléans Métropole, cette réforme c’est "la rentabilité au détriment du bien-être des enfants." Des crèches en surcapacités, des professionnels surchargés, voilà ce que le gouvernement a prévu pour le secteur de la petite enfance.Pou les professionnels mobilisés, cette dégradation des conditions de travail aura un impact sur une génération.
Plus on va permettre aux enfants qu’on accueille dans nos établissement d’être bien, de bien se développer, d’avoir la sécurité affective nécessaire, plus on en fera des adultes épanouis et solides. Or là on est en train de dire, on peut faire du surnombre. Plus d’enfants pour le même nombre de personnel. On diminue la qualité de travail, la qualité d’espace vital pour chaque enfant, donc la qualité d’épanouissement potentiel.
Jeudi 4 février, une nouvelle mobilisation nationale du secteur de la petite enfance contre cette réforme est prévue, cette fois-ci uniquement à l’appel de la CGT.