Municipales 2020 : votre ville est-elle un bastion de la droite ou de la gauche ?

Élection après élection, certaines communes restent fidèles à un bord politique.  À trois mois du scrutin municipal, nous avons comparé les couleurs politiques des grandes villes de la région Centre-Val de Loire depuis 1977. Qu'en est-il de votre mairie ?

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En Centre-Val de Loire, 12 grandes villes n’ont connu qu’une seule couleur politique depuis les élections municipales de 1977. La carte ci-dessous expose les bastions de droite et de gauche des villes de plus de 9 000 habitants de la région. (Retrouvez plus bas le détail des alternances politiques pour les 28 plus grandes villes de la région)
 


Les bastions de droite


En Indre-et-Loire, Saint-Cyr-sur-Loire et Saint-Avertin ont toujours voté pour la droite depuis 1977. "Saint-Cyr sur-Loire est un véritable bastion de la droite, notamment depuis l'élection de Philippe Briand en 1989", analyse le politologue Pierre Allorant, doyen de la faculté de droit d'Orléans. "C'est une commune où le potentiel fiscal par habitant est très élevé, tout comme Olivet dans le Loiret." Olivet est également un bastion de la droite. Enfin, Gien et Châteaudun ont toujours eu des mairies de droite depuis cinq élections.

Autre bastion de droite de la région, c'est Saint-Amand-Montrond. "Depuis le XIXe, le Cher dans son ensemble était un bastion communiste", contextualise Pierre Allorant. "Avec l'arrivée de Maurice Papon en 1971 à la mairie de Saint-Amand-Montrond, les couleurs de la commune ont véritablement basculé."
 

Les bastions de gauche


En Centre-Val de Loire, la gauche résiste dans trois des 28 plus grandes communes : Saint-Jean-de-la-RuelleNogent-le-Rotrou et Issoudun qui n'ont connu qu'un ou deux maires depuis 1977. Issodun, le maire socialiste André Laignel est très implanté et verrouille les bureaux des associations depuis 1977", précise le politologue Pierre Allorant avant de poursuivre : "Il a beaucoup équipé la ville, notamment avec l'installation de l'antenne de l'IUT d'Orléans." 

À Nogent-le-Rotrou, en Eure-et-Loir, les élections municipales donnent la majorité au centre-gauche depuis le milieu des années 1960. François Huwart (Parti radical de gauche) a été reconduit dans son cinquième mandat de maire lors de l'élection de 2014.

Dans la commune de Saint Jean de la Ruelle, un peu plus de 16 000 habitants, seuls deux maires se sont succédé depuis ces cinq dernières élections : Jean-Claude Portheault de 1977 à 1988 et Christophe Chaillou depuis 1988.
 

Les bastions d'extrême-gauche


Même constat à Saran, dans le Loiret, où le parti communiste est très présent et dirige la commune depuis 1977 avec Michel Guérin, son maire emblématique jusqu’en 2010 puis Maryvonne Hautin depuis.

Parmi les autres mairies qui ont toujours été tenues par l'extrême-gauche, on recense évidemment Saint-Pierre-des-Corps, ville bastion historique du Parti communiste français en Indre-et-Loire. Marie-France Beaufils, maire depuis 1983, laissera son écharpe en 2020.

Châlette-sur-Loing, sous-préfecture du Loiret, est également une terre d’extrême-gauche depuis le début du siècle dernier. À tel point que "c’est dans l'usine de fabrication de caoutchouc Hutchinson à Châlette que certains cadres du parti communiste chinois sont venus travailler dans les années 1920", raconte le politologue. "C’est à ce moment-là qu’ils se sont formés au communisme. Depuis, des touristes chinois en ont fait un lieu de pèlerinage."
 

Les alternances droite-gauche


Les 15 autres plus grandes villes de la région ont, quant à elles, régulièrement changé de couleurs politiques, certaines ayant connu autant de maires de gauche que de droite. Par exemple, Blois, ville de 45 000 habitants du Loir-et-Cher, a ainsi été de droite de 1977 à 1989 avant d'élire le socialiste Jack Lang. En 2001, elle bascule de nouveau à droite, avant de céder la mairie au Parti socialiste en 2008 jusqu’à ce jour.

 
En Centre-Val de Loire, aucun des chefs-lieux n’est un bastion de la droite ou de la gauche. L’explication selon le politologue Pierre Allorant, doyen de la faculté de droit d'Orléans : "Quand ils votent, les électeurs des chefs-lieux suivent la tendance nationale. La preuve avec les dernières élections européennes et présidentielles : les votes ont tendu massivement vers LREM et les écologistes." Cette tendance va-t-elle se confirmer ? Réponse le 22 mars prochain.


> Notre travail s’est basé sur les données de nos confrères du Figaro qui ont recensé les alternances politiques qui se sont produites dans les 685 plus grandes villes de France depuis 1977.
 
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