#OnVousRépond : ai-je besoin d'une troisième dose du vaccin anti-covid ?

France 3 lance #OnVousRépond, une rubrique dédiée à vos questions sur la pandémie de covid-19 et les restrictions en vigueur. Ici nous répondons à ceux qui se questionnent sur cette fameuse "troisième dose" du vaccin contre le covid qu'on peut d'ores et déjà voir proposée sur Doctolib

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Depuis quelques semaines, elle traîne dans les conversations comme une rumeur, dont on n'arrive jamais bien à saisir les contours : la troisième dose du vaccin anti-covid. Pourquoi n'en parle-t-on que maintenant ? Suis-je concerné ? A quel vaccin s'applique-t-elle ? France 3 a porté vos questions auprès de l'ARS Centre-Val de Loire et de la responsable du centre de vaccination public du CHRU de Tours, Dr Zoha Maakaroun-Vermesse.

Quel vaccin est concerné ?

Pfizer, Moderna, AstraZeneca... De ce côté, pas de prise de tête : ils sont tous concernés, nous confirme la Dr Maakaroun-Vermesse. Parce que cette potentielle troisième dose ne dépend pas du vaccin, elle dépend du patient.

Qui a besoin d'une troisième dose ?

La nécessité d'une troisième dose concerne une catégorie bien définie de personnes, que l'on appelle "immuno-déprimées", ce qui signifie que leur système immunitaire est déjà affaibli. "Par exemple, les transplantés d'organes, ou de souches hématopoïtiques [fabriquées par la moelle osseuse, ndlr]", illustre la spécialiste.

Au sein des catégories de personnes fragilisées, c'est le cas par cas qui prend le dessus. Par exemple, parmi les personnes qui prennent des traitement immunosuppresseurs, seules celles qui prennent des immunosuppresseurs forts, comme les anti-CD20 - notamment utilisés pour combattre la sclérose en plaques - auront besoin d'une troisième dose. Celles qui se soignent à l'aide de médicaments moins puissants n'en auront pas besoin.

Autre cas particulier, celles des personnes qui suivent actuellement une chimiothérapie : seule une chimiothérapie "forte" mènera le patient vers la nécessité d'une troisième dose.

Selon la Haute Autorité de Santé, les personnes concernées par la recommandation d'une troisième dose sont entre 300 000 et 450 000 sur le territoire français, soit à peine 0.67% de la population en prenant l'estimation haute. Chaque semaine, des doses de vaccin dédiés à la troisième injection de ces personnes à risque sont mises de côté par les départements.

Pourquoi en entend-on parler depuis si peu de temps ?

Les retours de données suite aux diverses campagnes de vaccination sont forcément tout récents, ce n'est donc qu'en avril que la communauté médical et scientifique a pu les analyser et en tirer des conclusions. "Ce sont les données de la "vraie vie" qui nous reviennent, de personnes immunodéprimées qui ont fait le vaccin, avec des études sur le dosage des anticorps, qui nous permettent de répondre à la question" détaille la responsable du centre de vaccination.

Ces études ont montré qu'à la suite de la deuxième injection, les personnes sévèrement immunodéprimées ne développaient pas suffisamment d'anticorps pour assurer leur protection. En revanche, les patients immunodéprimés ayant déjà contracté le covid-19 n'ont besoin que de deux doses : les anticorps naturels viennent compléter la protection apportée par le vaccin.

"Il faut savoir que les données scientifiques pour valider définitivement l'utilité d'une troisième dose sont encore en cours d'étude", précise d'ailleurs la Dr Zoha Maakaroun-Vermesse. La troisième dose suffira-t-elle ? Faudra-t-il une quatrième dose ? Inventer une nouvelle solution ? Ces questions sont encore en suspend.

Je ne suis pas concerné, puis-je tout de même en faire une par sûreté ?

Les autorités de santé vous en prient : si vous ne faites pas partie de ces catégories très précises, abstenez-vous ! Les rendez-vous disponibles sur Doctolib sont, certes, visibles par tous, mais ne vous concernent pas. "Ce sont les médecins spécialistes qui identifient dans leur patientèle les personnes concernées", rappelle l'ARS, qui dit avoir volontairement très peu communiqué sur le sujet, de peur "que des personnes non concernées estiment avoir besoin d’une troisième dose et prennent un rendez-vous qui ne donnera pas lieu à une injection."

Cette troisième dose, même si vous parveniez à vous la faire injecter, ne vous servirait de toute façon pas à grand-chose. "Avant les annonces des laboratoires, il faut des données scientifiques, tacle la Dr Zoha Maakaroun-Vermesse. Nous avons plein d'appels à ce sujet, donc il est important d'être clair. A l'heure actuelle, aucune donnée ne montre que cette troisième dose sert à quelque chose, à moins d'un variant nouveau sur lequel votre vaccin actuel n'aurait pas d'effet."

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