Le Tourangeau de 29 ans a terminé son périple pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
Rasé de près, ceux qui ont suivi son périple auront sans doute du mal à le reconnaître ! Baptiste Dubanchet est renté en France la semaine dernière. Le Tourangeau s'était lancé l'année dernière un défi : parcourir le trajet Paris-New York uniquement en pédalant. En 2014, il avait déjà réalisé un premier exploit : 4000 km à vélo en s’alimentant avec les aliments destinés à la poubelle dans 7 pays européens. Le projet avait été récompensé par le ministère de l’agriculture.
Son but : la fin des dates limites de consommation apposées sur les aliments secs, qui périment en réalité bien après cette fameuse date. Une pratique qui mène selon lui au gaspillage alimentaire. "Les Restau du coeur m'ont donné beaucoup de ces denrées soi-disant périmées. Bien souvent ils les jettent, et parfois les bénéficiaires n'en veulent pas, ils pensent que ça va les rendre malades..."
Pourtant, pendant toute la durée de son périple, il s'en est exclusivement nourri, consommant parfois des produits dont la date était dépassée parfois de 10 ans sans le moindre problème de santé. France 3 vous retrace le parcours de ce militant aux mollets en béton.
Paris - Madrid : le grand départ
Baptiste Dubanchet choisit le symbole : il prend le départ sur son vélo au pied de Notre-Dame de Paris, le 6 janvier 2017. Sa première étape sera Orléans, où une boulangerie accepte de le ravitailler de ses restes. Principale difficulté : le froid. Il raconte sur son blog que des glaçons se forment dans ses gourdes.
"Mais il y a beaucoup de moments agréables, quand la pluie s’arrête, quand j’arrive dans la ville en fin de journée, après 50 km de campagne, et trouve un endroit où me mettre au chaud, et quand je finis par trouver quelqu’un qui préfère me donner les aliments qui iraient à la poubelle. D’ailleurs un grand merci aux employés d’avoir pris le risque, hier, et d’avoir fait cela à l’abri des caméras pour éviter les ennuis."
Il attire l'attention sur le fait qu'en effet, il n'est pas toujours facile pour les employés des boutiques de lui céder les invendus : parfois, c'est simplement interdit. C'est ensuite Tours, Angers, Royan, Bordeaux...
Il arrive à Madrid le 6 février, contraint parfois de marcher plusieurs heures d'affilée : le vent est tel qu'il rend le pédalage impossible.
Agadir - Pointe-à-Pitre : les pieds dans l'eau
Baptiste Dubanchet, à qui il pousse des roulettes à force d'être collé au vélo, arrive finalement à Agadir au Maroc. C'est la que l'attend l'étape la plus décisive, et la plus spectaculaire : une traversée de l'Atlantique en pédalo.
S'il comptait d'abord relier la Martinique, son retard, et les risques d'intempéries, le poussent à changer d'itinéraire. "Sur les conseils de mon routeur, je vise la Guadeloupe, c’est plus à l’Ouest mais moins au Sud donc je limite les risques. J’espère y arriver entre le 1er et le 5 août mais si une tempête se forme sur ma route d’ici-là, je pourrai être propulsé ailleurs…" explique-t-il alors.
Arrivé à Agadir le 18 mars, il en est parti le 9 avril après des entraînements en mer et des réglages techniques, pour assurer la couverture médiatique de l'événement et pouvoir communiquer (il embarque avec lui une antenne satellite).
"Il fait 50 degrés dans l’habitacle et il continue de pleuvoir, l’ambiance est humide. Le pédalo est secoué en permanence. Je continue à beaucoup pédaler. La bonne nouvelle c’est que j’avance assez vite, plus que d’habitude, car les vagues et le vent me propulsent", confie-t-il après deux mois et demi dans le pédalo.
Il a finalement atteint la Guadeloupe le 4 août, terminant sa traversée de l'Atlantique en trois mois.
Pointe-à-pitre - New York : fin de la balade
"Depuis le départ de la Guadeloupe, je voyage avec Sarah (une jeune femme qui fait le tour du monde en stop ndlr). Nous sommes partis en avion-stop, et cherchons un moyen de rejoindre le continent américain, en bateau-stop maintenant. Mais étant dans la période cyclonique, les bateaux se déplaçant sont extrêmement rares. Ceux qui partent ne le font pas pour des grands trajets. Nous ne pouvons qu’au mieux aller d’ile en ile vers le Venezuela, en espérant ne pas nous retrouver coincés avant d’atteindre le continent." raconte Baptiste Dubanchet sur son blog.
Sa troisième étape est déjà en vue : relier Miami à New York en vélo, en se lançant dans les premiers jours de septembre.
Il y arrivera finalement le 12 novembre, scellant par la même son pari fou.