Cacophonie ces 14 et 15 octobre au rang des matchs de football dans la région Centre-Val de Loire. Des reports dans les départements, mais pas au niveau régional. Des décisions qui cristallisent parfois l'incompréhension.
"Les séniors de notre équipe vont aller jouer à deux heures de route, et nous on n'a pas le droit". Selena Mourato ne comprend pas bien cette différence de traitement. Elle joue dans le club de football d'Azay-le-Rideau, et pour elle, pas de match ce week-end. En Indre-et-Loire, le District a décidé de reporter toutes les rencontres départementales ces 14 et 15 octobre, sauf pour les plus jeunes (les 7/8 ans). Ce n'est pas le cas au niveau régional, puisque les rencontres sont maintenues, ce qui fait que des membres d'un même club peuvent voir leur match maintenu, d'autres, annulé.
Au sein de la décision dans le 37, la difficulté de se fournir en essence : "On dirait que le carburant ne pose pas problème pour eux, et nous ça pose un problème alors qu'on reste dans le département." La jeune joueuse se résout pour autant, et accepte de ne pas jouer son match dimanche, contre l'équipe de Saint-Symphorien.
Différences entre les départements
Les autres départements ont aussi choisi de décaler, mais uniquement pour les mineurs. C'est le Cher qui a été le premier à l'imposer, les autres districts ont plus ou moins suivi. La cacophonie est donc réelle, et le président régional de la fédération en est conscient : "dès mardi, nous aurons une réunion pour trouver une cohérence, et que chacun ne prenne pas sa décision de son côté".
Philippe Gallé, président du District d'Indre-et-Loire parle de son coté d'une sage décision, "quand on est à Château-Renault, à Richelieu, à Preuilly-sur-Claise, le moindre déplacement c'est rapidement 30 ou 40km. Tout le monde n'est pas égal devant l'approvisionnement en carburant, y en a qui ont des voitures électriques par exemple." Dans ce championnat, les joueurs et joueuses ne peuvent pas faire plus de 50km de route, contre 200 en région. La demande venait de certains clubs affirme-t-il, qui lui avaient fait remonter des difficultés.
Un choix "précipité" ?
Antonio Teixeira évoque de son coté une décision "précipitée" et estime à l'inverse que les clubs sont déçus de voir les compétitions décalées, et soulagés de constater que celles régionales sont maintenues.
Lui estime que l'accès au carburant est encore acceptable, contrairement à son collègue d'Indre-et-Loire, qui évoque une histoire d'équité.
Au club d'Azay-le-Rideau, c'est la déception qui règne, mais aussi l'appréhension. Ces matchs, il va falloir les reporter avant la fin de l'année, mais le calendrier est déjà bien rempli. "Il va falloir que l'autre équipe soit disponible, que nous aussi, que le terrain puisse nous accueillir", explique Guillaume Arnault, éducateur en apprentissage, pour les U9 et U13. Sa principale crainte, c'est que les seuls créneaux disponibles soient en semaine : "avec les obligations professionnelles c'est pas évident pour les parents, et puis c'est pas leur rôle de venir accompagner leur enfant sur un soir en semaine".
Philippe Gallé sait bien que sa décision peut déplaire, mais il considère qu'elle a globalement été bien accueillie, et dans tous les cas, comprises : "ce n'est pas la décision la plus juste, c'est la décision la moins inéquitable".