Lanterne rouge de Ligue 2, le FC Martigues vient de suspendre son entraîneur Thierry Laurey. Le club provençal, comme Arles-Avignon ou Istres il y a quelques années, vit une saison en enfer. Mais la puissance de l'OM est-elle la seule raison de ces déroutes successives ?
Rien ne va plus au FC Martigues. Avec seulement neuf points en 16 journées, le club provencal est enterré au fond de la Ligue 2. Ce lundi soir, sans surprise après le carton encaissé à Troyes (4-0), le club a décidé de suspendre son entraîneur Thierry Laurey. Le président Pierre Wantiez est à la recherche d'un électrochoc mais, avec déjà 6 points de retard sur le 17ᵉ, le maintien en Ligue 2 est devenu une très grosse cote.
Déjà Istres, AC Arles-Avignon, Consolat ....
La saison cauchemardesque du FCM a un air de déjà-vu. Elle rappelle d'autres expériences malheureuses du foot pro en Provence. En 2004/2005, Istres a disputé ainsi son unique saison en Ligue 1, finissant à la dernière place avec seulement 32 points et seulement six victoires. Le bilan sera encore pire pour l'AC Arles-Avignon (2010/2011) avec seulement 20 points parmi l'élite (3 victoires, 11 nuls et 24 défaites !). À Marseille, Endoume puis Consolat ont flirté avec le professionnalisme sans jamais y parvenir.
Pourquoi ces échecs ? Il y a d'abord l'ombre évidente de l'OM, qui semble dévorer tout ce que la Provence peut contenir de passion pour le foot. À l'exception du SC Toulon avec des derbies très chauds dans les années 80, le club olympien n'a jamais eu aucun club rival à 100 km à la ronde.
"Et pourtant, il y a une fenêtre, celle de la formation, explique Lionel Maltese, maître de conférence spécialiste à Aix Marseille Université.
"L'OM est faible en formation. Les autres clubs devraient jouer sur ce créneau."
Lionel Maltese, maître de conférence spécialiste en management du sport à Aix Marseille Universitéà France 3 Paca
"Mais, avec Martigues, on a un club qui n'est pas structuré. On met une équipe et on voit si ça marche. C'est un coup de poker. En fait, l'OM a le même problème d'absence de stabilité mais la marque est tellement forte et l'actionnaire solide que ça tient quand même, même si les résultats sportifs ne sont pas bons, comme la saison dernière avec une 8ᵉ place, analyse Lionel Maltese.
Au-delà de la concurrence olympienne, c'est l'absence de vision à long terme qui semble pénaliser ces "petits" clubs provençaux. "La réussite dans le football pro, cela tient sur trois personnes clefs : le président, qui doit notamment gérer toutes les relations avec les collectivités locales, le directeur général pour toute la partie économique, et le directeur sportif avec un focus important sur le centre de formation, ajoute Lionel Maltese.
Pas de stades aux normes
Sans stabilité, pas de projet de long terme, avec, autre conséquence, des stades qui vieillissent vite. Résultat, dès qu'une équipe, sur une belle dynamique sportive, accède au haut niveau, son enceinte n'est jamais aux normes. Martigues a joué cette saison ses matches à domicile dans un Vélodrome vide et très cher à la location avant de se replier à... Gueugnon, Istres n'avait pu jouer que... 5 matches de Ligue 1 au stade Parsemain de Fos, construit à la hâte après la montée. Sans stade, pas de public, pas d'engouement et l'impression d'un club "artificiel".
Pour exister dans le sport professionnel, il faut éviter le foot comme en attestent les résultats et l'engouement populaire autour du hockey-sur-glace à Marseille avec les spartiates ou du rugby à Aix avec Provence Rugby. Pour le foot, en dehors de l'OM, point de salut...
