Viande, miel, fruits et légumes..on trouve tout sur internet, et en plus, on nous livre rapidement. L"'e-marché" prend de l'ampleur. Dans notre région, deux producteurs pionniers l'ont essayé. L'un dans l'Eure-et-Loir, l'autre dans l'Indre.
C'est en discutant avec le commercial de Chronopost que M.Villain a découvert le site "Pour de bon", il y a un an et demi. Le site utilise les tournées existantes. Intéressé par les ventes sur internet, ce producteur de volailles s'est fait aider par ses deux filles pour s'inscrire.
Cet éleveur exerce à la ferme Grandvillain. Il fait partie de l'association collèges-culinaires de France et fournit des grands restaurateurs parisiens, comme celui de Guy Savoy à la Monnaie.
70% des ventes sur la côte d'Azur
Pour lui, utiliser une plateforme internet pour vendre : "C'est vraiment l'avenir ! Au fin fond de l'Indre ou en Sologne, ils devraient tenter l'expérience, bien sûr, au début, ça cafouille un peu mais ensuite, quel bonheur ! Chaque matin, je relève les commandes", des commandes qui proviennent beaucoup de la Côte d'Azur. C'est la nuit que les consommateurs font leurs achats, alors tous les midi via "Chronopost" ses commandes partent.
Sans intermédiaire, l'e commerce semble être une opportunité afin de cibler une nouvelle clientèle.Ce n'est pas compliqué, affirme-t-il. Le site prend 25% de frais. C'est la meilleure défense des petits producteurs face aux gros groupes
Un manque : la notion d'économie d'énergie
Même démarche pour la maison des Abeilles à Ingrandes. La propriétaire reconnue sous le label des producteurs "Produit en Berry C du Centre" valorise la production locale et les circuits courts depuis toujours.
Béatrice Robrolle a une soixantaine d'années, c'est la cinquième génération à produire du miel. Depuis deux ans, elle utilise le site "Pour de bon". Elle produit depuis 9 ans, des ruchers sédentaires et transhumants. Pour valoriser sa production conditionnée, ce site représentait une aubaine. Elle avait déjà prospecté auprès de certaines enseignes de la grande distribution.
Une recherche de proximité
C'est en "surfant" sur la toile qu'elle découvre le site. Pour l'instant cela représente une infime partie de ses ventes mais elle espère que le site évoluera. La notion d'économie d'énergie n'y est pas, Béatrice le regrette car elle défend l'environnement et trop souvent les clients ne commandent qu'un pot très loin de chez eux.
Si le site contribue bien à mettre en lien les internautes et les producteurs locaux en lien, Béatrice aimerait aller plus loin. Grouper les producteurs d'un certain périmètre pour faire des paniers de produits locaux, le miel et le fromage se marient effectivement. Elle a encore plein d'autres idées qu'elle aimerait développer "le site pourrait créer un réseau avec les producteurs et développer une application pour que les touristes puissent venir plus facilement nous voir".
Pour l'instant, il manque des producteurs. Ils ne sont que 200 en France. Du "clic and collect" sera proposé d'ici six ou sept mois pour commander et retirer sur les points de ventes. Le directeur et co-fondateur du site envisage à terme de mettre en place cette application quand il y aura plus de producteurs.