En plus des Ateliers Lorin de Chartres, la Mission Stéphane Bern a dévoilé ce lundi 4 septembre les six sites départementaux du Centre-Val de Loire, auxquels ira une partie des fonds récoltés par le loto du patrimoine.
Fin du suspense : les heureux futurs bénéficiaires du loto du patrimoine sont désormais connus dans toute la France. En plus des 18 sites régionaux, dévoilés en mars, la Mission Stéphane Bern a détaillé ce lundi 4 septembre les 100 sites départementaux retenus.
En Centre-Val de Loire, le site régional retenu, et qui figure sur certains tickets du loto du patrimoine, est situé à Chartres : les Ateliers Lorin, maison historique du vitrail. Viennent s'y ajouter six sites, soit un par département de la région (100 sites sont lauréats dans toute la France).
Le château de Sagonne, dans le Cher
Dans le Cher, le château de Sagonne a été retenu, notamment au vu de l'état des toitures des bâtiments d'enceinte, "actuellement très dégradées, ce qui met en péril la charpente", note la Mission Patrimoine dans un communiqué de presse. La réfection de l'entièreté des couvertures est envisagée par les propriétaires.
Le château fortifié et en ruines se dresse sur une petite île, au milieu du village de Sagonne. Son imposante silhouette remonte au bas Moyen-Âge, entre les 12e et 15e siècles. Il a notamment appartenu à Jules Hardouin-Mansart, architecte du château de Versailles pour Louis XIV. Mis en pièces à la Révolution, transformé en ferme, il est finalement ouvert au public en 1977. Aujourd'hui, en plus des touristes, il accueille une fête médiévale annuelle, ainsi que des concerts, des conférences et des expositions.
L'ancien presbytère de Miermaigne, Eure-et-Loir
L'Eure-et-Loir aura donc le privilège d'avoir deux sites le représentant : les Ateliers Lorin, et l'ancien presbytère de Miermaigne. L'opération de restauration y serait globale, intérieure et extérieure, avec notamment des interventions sur la maçonnerie, la charpente et les couvertures.
La construction de l'édifice remonte à 1717. Il est situé à deux pas de l'église Saint-Pierre, datant du 12e siècle. Il présente un "code constructif de base rectangulaire [...] caractéristique des bâtiments appartenant à la noblesse" à cette époque, et fortement répandu dans le Perche. Après restauration, l'édifice pourrait devenir un café associatif et un lieu culturel, 15 ans après la fermeture du café du village.
L'usine électrique de Saint-Gaultier, dans l'Indre
Enjambant un bras de la Creuse, l'ancienne usine électrique de Saint-Gaultier représente le département de l'Indre pour ce loto du patrimoine 2023. Son état est jugé "préoccupant", de par l'état des toitures et d'une charpente. De plus, l'édifice fait face à un affaissement, dû à "l'érosion de l'eau qui circule à sa base", avec apparition de grosses fissures. La restauration devrait concerner l'ensemble du bâtiment.
La bâtisse est en réalité un ancien moulin, reconverti en usine électrique en 1902. C'est cette usine qui a permis l'installation de l'éclairage public à Saint-Gaultier. L'usine se voit ensuite adjoindre un second bâtiment, et se voit doter de trois turbines hydrauliques supplémentaires au cours des décennies suivantes. Avant d'être mise à l'arrêt en 2015. Le bâtiment pourrait devenir un lieu pédagogique sur le thème des énergies renouvelables.
Les communs du château du Temple, en Indre-et-Loire
Le château du Temple, situé à Theneuil, n'est pas le plus célèbre de Touraine. Mais ses communs constituent "un bâtiment exceptionnel par sa construction arciforme situé dans un paisible écrin de verdure", décrit le communiqué de la Mission Stéphane Bern. Longtemps abandonné, le site souffre de toitures très endommagées. Actuellement, des bâches sont installées pour éviter une aggravation de la situation, mais une restauration complète des toitures est désormais la priorité.
L'ensemble formé par le château et ses écuries date de 1886. Le château "en style néogothique et néorenaissance" a appartenu pendant quelques années à la chanteuse Nana Mouskouri. Sa réhabilitation devrait permettre l'ouverture du parc au public, et l'accueil de manifestations culturelles.
L'ancienne auberge des Trois Canards à La Ferté-Beauharnais, en Loir-et-Cher
Les édifices à colombages ne manquent pas à La Ferté-Beauharnais, en pleine Sologne. Mais l'état de l'ancienne auberge des Trois Canards a particulièrement retenu l'attention de la Mission Stéphane Bern, et le bâtiment est sélectionné pour représenter le Loir-et-Cher cette année. Face au risque d'effondrement actuel, une décision de destruction ou de mise en sécurité avait été prise. Aujourd'hui propriété de la commune, le bâtiment attend une restauration totale et urgente.
Selon le communiqué, l'établissement "est déjà mentionné en 1464 sous le règne de Louis XI". Elle est alors située face au château, sur la route stratégique Paris-Toulouse. Une association locale porte depuis des années un projet de réhabilitation, avec mise à disposition de salles pour des associations, et la création d'un relais pour le circuit de la "Sologne à vélo".
Le moulin de Cepoy, dans le Loiret
En aval de Montargis, le moulin de Cepoy est le dernier d'une famille de quelques moulins qui se dressaient là sur le Loing. Mais son outil de production est cassé, et une intervention semble nécessaire sur les vannes, et sur la grande roue du vieux moulin. Une consolidation doit aussi être entreprise sur le bâti extérieur et la couverture. Enfin, une jointure à la chaux est envisagée sur les murs.
L'édifice est en réalité composé de trois bâtiments construits respectivement aux 17e, 18e et 20e siècles. Faute de rentabilité, les moulins du Loing ont fermé les uns après les autres au siècle dernier. La restauration vise à relancer l'activité artisanale du lieu, et à valoriser le site dans le futur avec des fêtes et des visites pédagogiques.
Les tickets spéciaux du loto du patrimoine sont proposés de ce lundi 4 jusqu'au samedi 16 septembre, pour sept tirages dédiés. Le montant des fonds reversés à chaque site sera dévoilé en fin d'année.