Les auxiliaires de vie sociale font valoir leur droit à recevoir une prime au même titre que les personnels soignants. Le Gouvernement a annoncé le 11 mai négocier avec les départements pour « assurer son financement ».
La prime d'Etat attribuée le 7 mai au personnel soignant avait suscité une vague de protestations des aides à domicile, s’estimant oubliées une fois de plus.
C'est évident on nous demande de faire le même travail que les aides-soignants tout en étant considérés comme des moins que rien. Car avec la crise actuelle nous sommes sur le terrain pour continuer de faire les toilettes au lit ou les transferts. Le Gouvernement veut le maintien des personnes âgées à domicile mais avec aucune reconnaissance du métier d'auxiliaire de vie.
Josiane Massolo du Collectif des auxiliaires de vie sociale en colère.
Le Gouvernement s’est amendé de son omission en précisant le 11 mai : « La prime pour les Ehpad sera également versée dans les services d’aide et d’accompagnement à domicile, dont l’engagement durant la crise est à souligner. Les échanges se poursuivent avec les départements, dans le respect des compétences de chacun, pour en assurer le financement. »
Ce sera donc aux collectivités territoriales de statuer sur le montant de la prime. Dans notre région, le département du Loir-et-Cher étudie les modalités de financement de la mesure. "Nous sommes engagés depuis 2019 dans une revalorisation du métier d'aide à domicile. C'est un secteur peu attractif qui peine à recruter. Une prime de 300 euros a déjà été actée en décembre dernier" explique Stéphane Cadoret, Délégué aux Solidarités.
Dans le Loiret, le département s’est engagé à doter d’un euro supplémentaire chaque heure travaillée par les aides à domicile. C’était un engagement pris avant même l’annonce de la prime versée aux personnels soignants. 200 000 euros vont être débloqués.
« Elles le méritent. Elles s’exposent au même titre que les personnels des Ehpad" réagit Mehdi Hachelef, responsable de l’agence Auprès de vous à Orléans. « Et ce n’est pas fini. Des malades vont sortir de l’hôpital. Ils auront besoin des auxiliaires de vie. Elles seront à nouveau en première ligne ». S’il se félicite de la proposition du département, M. Hachelef estime qu’une prime plus conséquente serait toutefois la bienvenue.
La demande des fédérations d’aides à domicile est plus radicale. Pour elles, « les auxiliaires doivent recevoir la même prime que les salariés d'Ehpad (1 000 € ou 1 500 €) » rapporte le site le mediasocial.fr. Une prime qui devrait être "financée par l'assurance maladie et qui représenterait selon l'Udes (union des employeurs de l’économie sociale et solidaire) environ 20 millions d'euros. Le chômage technique représente chaque semaine 2 milliards d'euros».