Les professionnels de santé lancent un appel pour collecter les masques distribués pendant l'épidémie H1N1 en 2009

Si les pharmacies ont reçu les masques de protection pour les médecins et les infirmières, les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) appellent au don de matériel de protection pour les distribuer aux autres soignants et pour constituer des stocks avant le pic épidémique. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Quentin Heuline, coordinateur de la Communauté professionnelle territoriale de santé du sud du Loir-et-Cher (CPTS Sud 41) se veut rassurant :

Les entreprises et les collectivités ont toutes des stocks de masques distribués pour le H1N1 en 2009. Nous pouvons les récupérer.  Cela aidera beaucoup les soignants. 

Mais il appelle les entreprises et les collectivités à vérifier dans leurs stocks s'il ne leur reste pas des masques FFP2 qui leur ont été distribués lors de la pandémie de grippe H1N1 en 2009.

S'ils sont périmés parce qu'ils ont été exposés à l'air, ils protègent autant que des masques chirurgicaux. Ils peuvent être utiles aux kinésithérapeutes qui font de la kiné respiratoire à domicile ou aux podologues et aux ostéopathes.

S'ils n'ont pas été ouverts et qu'ils sont encore dans la boîte d'origine, ils sont encore efficaces. 

Le Dr Pierre Dorion à Pontlevoy a récupéré 150 masques FFP2 ce matin et 100 lundi grâce au bouche-à-oreille. " Il faut que tout le monde vérifie s'il ne lui reste pas des masques de cette époque. Nous c'est une entreprise de bricolage et une banque qui nous les ont donnés."
 

Un besoin urgent de gel hydroalcoolique

Suite à l'appel lancé ce mercredi par la CPTS du Loir-et-Cher, de nombreux masques ont été donnés. "Si on a encore besoin de masques, c'est aussi de gel hydro-alcoolique dont nous manquons. Nous n’en avons pas récupéré beaucoup pour le moment" alerte Quentin Heuline.
"Si on ne veut pas être dans l'urgence lors du pic épidémique, nous devons anticiper en constituant des stocks de matériel de protection", ajoute Marie-Millet, co-coordinatrice CPTS 41 .

Les pharmacies réapprovisionnées en masques

Hier et ce matin, les pharmacies ont reçu les masques de protection pour les médecins généralistes, les infirmières et les pharmaciens.

Désormais, les masques sont rationnés : 18 masques par professionnel de santé et par semaine. "Jusque-là, on avait des masques par lots de 50 mais pour une durée indéterminée", nous explique Sophie Lizé, médecin généraliste à Joué-les-Tours et Présidente de la CPTS O'Tours. "Là, la Direction générale de la santé estime que nous avons besoin de 3 masques par jour pour 6 jours de travail par semaine. C'est suffisant si on ne consulte que dans notre cabinet médical."
 


Comme la région Centre Val-de-Loire n'est pas une zone en phase épidémique active, ces masques ne sont que pour les médecins, infirmiers libéraux et pharmaciens. 
"On a des demandes de sage-femmes, de kinés, de biologistes d'aides-soignantes, de dentistes qui pratiquent encore les opérations urgentes", nous explique Marie Millet, coordinatrice CPTS 41. "Dans les prochaines semaines, cette demande va encore s'amplifier notamment chez toutes les personnes qui soignent à domicile. "
 

Des masques chirurgicaux et non des FFP2 

Les masques mis à disposition dans les pharmacies sont des masques chirurgicaux et non des masques FFP2. " C'est mieux que rien. Mais en effet, les masques chirurgicaux ne sont pas efficaces pour se protéger du Covid-19. Ils protègent la personne qui est avec nous si on est contaminé," constate un médecin généraliste à Tours.

Il raconte : "Je ne me sens pas vraiment en danger même si on est en première ligne. Je sais qu'on prend plus de risques que les autres puisqu'on voit plus de 4 personnes par jour. Mais je prends toutes les précautions nécessaires."
Le Dr Dorion à Pontlevoy dans le Loir-et-Cher ajoute : " Heureusement qu'on avait une réserve de 300 masques FFP2. On  a pu en distribuer à nos patients les plus fragiles au début. C'est pas les deux boîtes de 50 masques chirurgicaux que nous a donné l'Etat qui allaient suffir. Une chose est sûre, à la fin de cette crise, on va en stocker pour l'avenir histoire d'être complétement autonomes. "
 

Les patients n'osent plus venir voir leur médecin généraliste 

Tous les médecins généralistes que nous avons interrogés constatent la même chose : les salles d'attente sont presque vides. 
Le médecin généraliste de Tours a vu sa patientèle divisée par deux en une semaine.  "Même si on désinfecte tout, qu'il n'y a plus rien dans la salle d'attente, les patients ont peur de venir dans un cabinet médical. Du coup, on risque d'avoir des gens qui vont voir leurs pathologies s'aggraver comme ceux qui sont diabétiques ou qui souffrent d'hypertension. C'est très inquiétant pour les mois à venir. " 

Même constat pour le Dr Dorion à Pontlevoy : " Je vais prendre un remplaçant la semaine prochaine pour aller voir mes patients à domicile. Sinon on va devoir s'attendre à de nombreuses complications pour les malades chroniques. "

Sophie Lizé, médecin généraliste à Joué-les-Tours et Présidente de la CPTS O'Tours explique: "Les gens ont peur d'être en contact avec une personne contaminée. Depuis hier, le cabinet est quasiment vide. C'est pourquoi nous voulons créer à Tours et dans la première couronne, une filière de soins parallèle spécifique pour les patients qui présentent les symptômes du Covid-19. Cela permettrait de rassurer nos patients et qu'ils reviennent dans nos cabinets pour reprendre leur suivi médical. "


Ouverture prévue la semaine prochaine de centres dédiés au Covid-19 dans l'agglomération tourangelle

Les soignants libéraux de l'agglomération tourangelle sont en train de s'organiser pour ouvrir des centres dédiés aux patients souffrants de troubles respiratoires qui pourraient être des symptômes du Coronavirus.

Ces centres permettraient de désengorger les CHU et de permettre aux personnes qui souffrent d'autres pathologies de retourner chez leur médecin traitant,
 

nous explique Blandine Lenain, coordinatrice CPTS 37 et infirmière libérale.

 


Elle ajoute : "Nous avons tous les moyens humains nécessaires et les locaux. Une soixantaine de médecins généralistes et une trentaine d'infirmières se sont portés volontaires pour donner quelques heures par jour ou par semaine."

Les secrétaires médicales des médecins généralistes devraient orienter ces patients vers les centres dédiés dès la semaine prochaine. 

Ces centres devraient être installés dans des salles municipales lundi prochain ou au plus tard jeudi 26 mars. 

"Mais pour ouvrir ces centres, il nous faut du matériel de protection. Dans les centres réservés au Covid-19, chaque soignant fera des astreintes de plusieurs heures et comme il y aura plusieurs professionnels de santé, il faudra beaucoup plus de masques que les 18 par semaine," explique le Dr Sophie Lizé. "Masques périmés, masques chirurgicaux, blouses, gel hydroalcoolique, on prend tout."

Depuis vendredi, un millier de masques a été envoyé à la CPTS O'Tours. Des masques périmés datant de l'épisode H1N1 donnés par les municipalité de La Riche, Saint-Cyr-Sur-Loire et Joué-lès-Tours. 

Collecte de masques organisée par la Fédération du Bâtiment d'Eure-et-Loir : 

Pour répondre à l’appel des soignants, la FFB 28 organise une grande collecte de masques FFP2 et FFP3 à destination des entreprises de Bâtiment.


 
A qui s'adresser pour donner ses masques de protection ?
  • CPTS 41 :
Quentin Heulin : coordinateur CPTS 41 : 06 33 92 69 75
Marie Millet : 06 83 67 37 48 
  • CPTS O'Tours :
Blandine Lenain : 06 43 01 49 96
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information