DATA. Quand on apprend que pour l’argent de poche aussi il y a des inégalités entre filles et garçons

Le 8 Mars, journée internationale des droits des femmes, est toujours l’occasion de faire le constat des inégalités qui persistent entre les deux sexes à travers le monde et dans notre pays. A ce titre, et contre toute attente, l’argent de poche donné par les parents n’échappe pas à la règle.

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C’est une étude intéressante qui vient de paraître. Réalisée par le " teenage lab ", cette enquête réalisée sur les données pixpay (une carte de paiement à destination des plus jeunes) de 90 000 utilisateurs adolescents entre le 21 janvier  et le 22 février 2022 fait ressortir des résultats étonnants en matière d’inégalité.

Sur la France entière, le différentiel entre l’argent de poche reçu par les garçons et les filles est de 4 euros par mois. Au détriment de qui ?  Pas de surprise : au détriment des filles.

En Centre-Val de Loire le différentiel atteint 18 euros par mois

Certaines régions ont apparemment l’inégalité chevillée au corps des parents ! C’est le cas dans notre région  qui arrive en tête des mauvais élèves de l’égalité avec 18 euros de différence entre l’argent de poche des filles et celui des garçons.

L’étude ne dit pas si au sein d’une même famille, le traitement n’est pas le même qu’on soit fille ou garçon, mais à priori, au vu des résultats, on pourrait penser que cela risque d’arriver ! Renseignement pris auprès des auteurs de l’enquête, il n’en est rien. Ouf une petite lueur d’espoir !  

Notre région n’est malheureusement pas la seule à se distinguer dans ce domaine. La Bretagne et la Bourgogne- Franche Comté font aussi partie des mauvais élèves.

Quelles leçons tirer de  cette enquête et pourquoi l’avoir initiée

Caroline Menager, est co-fondatrice de l’entreprise pixpay, une start-up créée il y a deux ans, et qui compte aujourd’hui 170 000 parents clients. Ils peuvent suivre sur l’application les dépenses de leurs enfants, titulaires d’une carte et également d’une appli leur permettant de gérer au mieux leur argent et leurs dépenses. C’est elle qui a eu l’idée de lancer cette étude.

"On trouvait que c’était important, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes de donner un éclairage, avec de vrais chiffres, sur d’éventuelles inégalités dont on pourrait trouver un fondement chez les plus jeunes".

C’est sans a priori nous explique-t-elle que ce travail a été fait, mais le résultat  a montré son utilité : "il y a un écart assez net  entre le montant alloué aux garçons et aux filles". Et en analysant plus finement, Caroline Menager a constaté que l’écart entre les deux sexes était très faible entre 10 et 14 ans.

À partir de 14 ans l’écart se creuse. "Pourquoi l’écart se creuse ? Moi ma conviction, et j’ai échangé avec beaucoup de familles aussi, c’est que le sujet de l’argent de poche, c’est un sujet qui revient régulièrement sur la table dans les familles, et que les filles osent moins demander une augmentation de leur argent de poche". Un comportement genré, qui ne vient certainement pas par hasard. Caroline Menager suggère : "Ma recommandation, c’est de dire aux filles n’hésitez pas à demander de l’argent de poche".

Pour elles ce n’est pas parce que les filles trouvent de l’argent dans d’autres activités, comme le baby-sitting, ou la revente sur Internet, c’est juste parce qu’elles n’osent pas.  

Qui sont les parents qui font appel à ce système pour donner l’argent de poche à leurs enfants  

Carole Menager nous confie que lorsqu’ils ont lancé leur concept, ils ne savaient pas si ce serait  plébiscité par les parisiens au détriment du reste du territoire. Aujourd’hui un peu plus de deux ans plus tard "on a une représentation de nos utilisateurs qui est très proche de celle de la France entière, il y a des urbains, il y a des ruraux, des péri-ruraux, autant de garçons que de filles, on est un produit qui répond aux besoins de tout le monde".  

Cela étant cette étude et d’autres permet aussi de détecter des comportements genrés chez les adolescents : "les garçons achetant plus en ligne, donnant plus aux associations, les filles étant plus prudentes, mettant plus de côté, créant plus de cagnottes".  

Les parents vont être informés de cette disparité dans les montants garçons filles  

Chaque mois, la Société fait par mel une communication auprès de ses clients et Caroline Menager le confirme : "ce sujet fera l’objet de notre communication ce mois-ci, même si cette info pique un peu". Elle confirme qu’ils sont demandeurs d’informations et de comparaisons entre parents. 

Enfin si dans 72% des cas c’est la maman qui gère le compte des adolescents, et ne lâche pas la bride comme ça sur les dépenses, les papas eux sont beaucoup plus généreux. Jeunes filles vous savez ce qu’il vous reste à faire pour atteindre l’égalité !      

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