"Je mettrai toute ma force et toute mon énergie pour qu’il y ait un enseignant devant chaque classe", les premiers mots du nouveau recteur de l'Académie Orléans-Tours. Jean-Philippe Agresti a pris ses fonctions le 1ᵉʳ juillet dernier. Il nous explique sa vision et nous détaille ses priorités pour la rentrée à venir.
Sa nomination a pris du temps. 105 jours précisément se sont écoulés entre le départ de Gilles Haboult, l’ancien recteur de l’Académie Orléans-Tours parti en mars dernier et la nomination de son successeur. Cette période de transition vient de prendre fin avec l’arrivée au poste de Jean-Philippe Agresti.
Le nouvel homme fort du rectorat est avant tout un universitaire. Professeur, avec une spécialité en histoire du droit, il dirige des thèses et s’intéresse beaucoup dans ses recherches aux grandes transformations du droit de la famille tel le mariage, le divorce ou encore les relations entre parents et enfants. La jeunesse, l’éducation jalonnent justement toute sa carrière. Cette dernière atteint son apogée en 2017 avec son élection à l’unanimité en tant que doyen de la faculté de droit et de sciences politiques d’Aix-Marseille.
Une nouvelle carrière professionnelle
Mais décembre 2021 marque un tournant. Il est nommé recteur de l’académie de Corse. Il quitte donc Marseille, sa ville de naissance pour l’île de beauté dont il est également originaire.
Aujourd’hui, âgé de 50 ans, Jean-Philippe Agresti vient de débuter dans l’académie une nouvelle page de sa carrière professionnelle. Il connait Orléans et Tours, deux villes qu’il a découvertes en tant qu’universitaire.
Alors que les résultats du baccalauréat viennent d’être dévoilés et que les vacances d’été ont débuté, Jean-Philippe Agresti planche sur la rentrée à venir. Les dossiers importants sont nombreux. Il fait le point sur ces derniers et nous dévoile par la même occasion sa méthode.
L'égalité des chances est ma priorité absolue
Jean-Philippe Agresti, nouveau recteur de l’Académie Orléans-Tours
C’est par ces mots que Jean-Philippe Agresti a souhaité définir ces dossiers prioritaires. Le nouveau recteur définit la ruralité comme l’un des marqueurs de notre territoire et souhaite travailler sur "le mariage territorial" avec les élus "aussi bien dans le premier et le second degré". Une égalité des chances qui selon le recteur permettra d’élever l’ambition scolaire afin de "travailler sur l’excellence pour tous, l’inclusion et l’égalité des chances".
Réforme du Choc des savoirs
C’est l’une des mesures phares de la rentrée à venir. L’instauration du Choc des savoirs. Une réforme qui a pour but "d’élever le niveau de l’école" avec entre autres l’instauration non plus de groupes de niveau mais de groupes de besoins. Une mesure très controversée et dénoncée par les syndicats enseignants. Dans l’académie "sa mise en place se fait globalement de manière apaisée" estime Jean-Philippe Agresti. Le recteur dit vouloir que l’application de la mesure se fasse "en prise réelle avec chaque établissement, chaque collège et en prenant compte de chaque situation particulière aussi bien celle des élèves que celle des équipes pédagogiques." Pour rappel, la réforme a été voulue par Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale et désormais Premier ministre.
Ouverture des sujets du #DNB2024 par le recteur @PhiAgresti au collège Jean Rostand à Orléans (45) ✍️
— Académie d'Orléans-Tours (@ac_orleanstours) July 1, 2024
Tous nos vœux de réussite aux candidats 🍀 pic.twitter.com/HxDgdOn3QK
Manque d’enseignants
"Je mettrai toute ma force et toute mon énergie pour qu’il y ait un enseignant devant chaque classe et que les conditions d’enseignement soient bonnes." Le recteur remet en lumière une ancienne promesse du gouvernement restée vaine. Celle d’avoir à la rentrée 2023/2024 un enseignant devant chaque classe. Malgré les difficultés rencontrées, le recteur croit encore en l’attractivité de la profession : "Dans l’académie, il n’y a pas de manque massif d’enseignants, seules des situations conjoncturelles qui peuvent poser problème, mais il n’y a pas de difficultés structurelles.", indique-t-il. Il espère pouvoir répondre à cette problématique "dans les plus brefs délais".
Fermeture de classes
Les fermetures de classes dans l’académie s’expliquent par une baisse du nombre d’élèves, explique d’emblée Jean-Philippe Agresti. Pour remédier à ces fermetures, le recteur avance une solution : "travailler sur la pluriannualité et donner de la perspective aux élus sur deux à trois ans." Objectif, anticiper au maximum les évolutions du nombre d’élèves et ainsi éviter de fermer une classe pour en rouvrir une année suivante.
Sa méthode
Il l’a défini comme étant simple. "Je souhaite de la proximité. Je veux mettre en œuvre des politiques publiques en lien direct avec les besoins territoriaux. Je veux être un facilitateur à l’écoute des équipes pédagogiques, des élus et des partenaires.", détaille-t-il avant d'ajouter "ne pas être le recteur de la circulaire. Je veux sentir les choses, les comprendre et les discuter. Appliquer des politiques au plus près des réalités du territoire. Je suis très attaché au dialogue social."