Après une baisse pendant la crise Covid, la fréquentation des gares de la région ont retrouvé, voire explosé, le niveau d'avant crise, avec 42 millions de voyageurs en 2022. Preuve de la popularité grandissante du rail en Centre-Val de Loire.
Le rail est victime de son succès. En Centre-Val de Loire, non seulement le nombre de voyageurs recensés en 2022 a retrouvé son niveau pré-Covid. Il a même dépassé, et de loin, les chiffres de la période 2015-2019.
Hausse historique
Ainsi, selon le site de données de la SNCF, le nombre de voyageurs dans la région est passé de 36,4 millions en 2019 à 23,9 millions en 2020, au plus fort de la crise Covid. Avant un impressionnant regain, pour atteindre 42,1 millions de voyageurs en 2022. Un record depuis 2015, soit 115 000 passagers journaliers en moyenne.
La gare la plus fréquentée de la région était et reste celle de Tours, qui a accueilli plus de 6,2 millions de voyageurs en 2022. Les gares de Tours et Saint-Pierre-des-Corps (troisième plus fréquentée de la région) concentrent, à elles seules, près du quart du trafic voyageur du Centre-Val de Loire (23,8%, plus de 10 millions de voyageurs).
Pour compléter le podium régional, à la deuxième place, se trouve la gare d'Orléans, avec 4,4 millions de passagers. Suivent les gares de Chartres, Blois-Chambord, Épernon, Montargis, Maintenon, Dreux et Les Aubrais.
Où vont les voyageurs ?
Les gares les plus fréquentées de la région ont, en majorité, la particularité d'être aux croisements de plusieurs lignes. En premier lieu, Tours, que des trains relient directement à Paris, Orléans, Angers, Vierzon, Poitiers, Le Mans, Loches et Chinon. Le hub de Tours, en comptant Saint-Pierre-des-Corps, a également l'atout d'être desservi par le TGV, ce qui, dans la région, n'est aussi le cas que de Vendôme TGV (18e gare la plus fréquentée du Centre-Val de Loire). Orléans (2e), Chartres (4e), Les Aubrais (10e), Bourges (11e) et Vierzon (12e) ont aussi la caractéristique de se situer au cœur d'étoiles ferroviaires.
(Sur la carte ci-dessus, les lignes voyageurs apparaissent en orange, et la ligne à grande vitesse en violet foncé. Les cercles représentent les gares. Plus le cercle est large, plus la fréquentation est importante.)
Sur la carte ci-dessus, peut également être remarqué le grand succès de deux axes en particulier. En premier lieu, la ligne Orléans-Tours, qui dessert notamment Blois, mais aussi Amboise, Beaugency ou encore Meung-sur-Loire. Et puis l'axe Paris-Le Mans via Chartres, qui passe par Épernon, Maintenon, La Loupe ou encore Nogent-le-Rotrou.
Les gares qui gagnent, les gares qui perdent
Ces dernières gares sont d'ailleurs parmi celles qui affichent la plus forte augmentation de fréquentation entre 2015 et 2022 : + 56% à Courville-sur-Eure, + 51% à La Loupe, + 39% à Nogent-le-Rotrou. Du côté de la ligne Orléans-Tours, certains chiffres sont similaires : + 51% à Langeais et Amboise, + 41% à Meung-sur-Loire. Les plus fortes progressions de la région sont pourtant ailleurs : + 127 % à Romorantin-Lanthenay, sur la ligne du Blanc-Argent, et + 106% à Illiers-Combray, entre Chartres et Courtalain. Soit un doublement de la fréquentation.
À l'inverse, plusieurs gares perdent des voyageurs, notamment dans le Loiret. Montargis voit par exemple sa fréquentation baisser de 3,5%, et Les Aubrais perdent un quart de leurs passagers. En lanterne rouge : Malesherbes, terminus du RER D, où la fréquentation chute de 29% en sept ans.