Région Centre-Val de Loire : le plan pauvreté va-t-il enfin se concrétiser ?

Dix-huit commissaires viennent d'être nommé pour appliquer dans les territoires ce plan qui va se confronter aux spécificités régionales. 

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Un an après sa création, le plan pauvreté du gouvernement semble enfin aborder sa phase concrète. Dix-huit commissaires viennent d'être nommés pour faire appliquer ce plan dans les territoires.

En région Centre-Val de Loire, c'est Jean-Yves Douchez, habitué des problématiques de développement social, qui récupère le dossier. "Ma mission principale sera celle d'aider à faire vivre, agir et réagir les acteurs du réseau déjà mobilisés pour lutter contre la pauvreté" a-t-il explicité lors de sa première conférence de presse ce 24 septembre.
 

Un plan adapté à la ruralité ?


En région Centre-Val de Loire, en 2015, 13,2% de la population vivait sous le seuil de pauvreté. 5.2% de la population percevait un RSA non-majoré, près de 20% des allocataires de la CAF déclaraient que cette aide représentait plus de 75% de leurs revenus. Si ces chiffres sont tous en-dessous des moyennes nationales, ils représentent une population conséquente, et contrastée.  L'un des défis de ce plan pauvreté en région va être de prendre en compte les spécificités de la ruralité, puisqu'en 2014 les zones considérées comme rurales occupaient 67% de la superficie de la région. "La question du retour à l'emploi, c'est la question de la mobilité, a estimé le nouveau haut commissaire. Le préfet de l'Indre me disait hier : on a des gens qui sont formés pour devenir bouchers, et qui disent ne pas trouver d'emploi. Parce que pour eux, la recherche est dans leur secteur. Financièrement, parfois le permis de conduire n'est pas passé, il y a la difficulté à avoir une voiture, le coût de l'essence... Et culturellement, on veut rester là où on est né."
 

Des initatives innovantes dans les territoires


Jean-Yves Douchez veut s'appuyer sur les dispositifs et idées déjà portés par les départements, qui envisagent la lutte contre la pauvreté dans un sens très large, en attaquant les inégalités sociales dès l'école. L'Indre, par exemple, finance l'équipement de certains de ses apprentis, mallette de coiffeur ou set de couteaux.

Le commissaire a également cité un dispositif testé en Indre-et-Loire, nommé Parcours, qui vise à faciliter le cheminement des allocataires du RSA. "Celle ou celui qui va être suivi par ce logiciel va être bien accompagné et va retrouver un emploi. Mais la vie est ainsi faite qu'il peut à nouveau être confronté à une période de chômage. Aujourd'hui, comme les fichiers ne se partagent pas bien, quand il va revenir au RSA on aura perdu tout son historique. Le travail que le département est en train de mener va corriger ça. Parce que si cette personne qui vit une situation difficile, quelque part un échec, doit réexpliquer son parcours, ses attentes, ses compétences... On perd du temps, et de la motivation."

La présence des 18 commissaires doit d'ailleurs également servir à partager au niveau national les dispositifs qui fonctionnent en région, afin de les généraliser, ce que Jean-Yves Douchez compte bien faire avec le dispositif Parcours. 
 

Face au plan pauvreté, des politiques précarisantes


Pour déployer ce plan, 8.5 milliards de crédits supplémentaires ont été débloqués au niveau national. Au total, 5 millions d'euros seront répartis dans les six départements de la région Centre-Val de Loire, à moitié financé par l'Etat. Selon Virginie Fayet, présidente du Secours Populaire, les associations avaient globalement bien accueilli ce plan, et comprennent le temps de la mise en oeuvre.

En revanche, des politiques structurelles entrent en contradiction avec ce plan pauvreté. "En matière d'emploi, on est très inquiets sur la réforme de l'assurance chômage, qui pourrait faire basculer un certain nombre de personnes aux minimas sociaux", illustre-t-elle dans un message partagé sur Twitter.  Dans la même veine, le gouvernement a annoncé qu'il souhaitait mettre fin à une niche fiscale qui permet à toutes les personnes âgées de plus de 70 ans d'embaucher une aide à domicile sans payer de cotisation patronale. "Nous souhaitons recentrer les choses pour que les aides s'adressent aux personnes qui en ont le plus besoin", a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sibeth N'Diaye. La mesure a provoqué un tollé dans le milieu associatif et une partie de la classe politique. 
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