La région Centre-Val de Loire a présenté en conférence de presse ce mardi 25 mai son programme de rénovation énergétique des lycées sur deux ans. Les objectifs sont environnementaux mais aussi financiers : 2,3 millions € par an pourraient être économisés.
A moins d’un mois des élections régionales, c’est non pas avec sa casquette de candidat mais avec celle de président de région que François Bonneau a convié la presse pour défendre un pan de sa politique : la transition énergétique, et en particulier celle des lycées.
Ces établissements scolaires dépendent en effet de la région, pour tout ce qui a trait aux bâtiments, à leur construction et à leur entretien. Dans le cadre d'un programme de performance énergétique à l'acronyme barbare (éCOEPI), la région Centre-Val de Loire a décidé d'investir 32 millions € sur deux dans 62 lycées.
Plusieurs types de travaux seront réalisés entre octobre 2020 et octobre 2022 dont :
- la modernisation de 60% des chaufferies (les chaudières à fioul seront notamment remplacées par des chaudières à gaz ou à bois)
- la modernisation de la moitié des installations de ventilation pour améliorer la qualité de l’air
- la pose de 35 000 m2 d’isolant thermique
- l’installation de 1 500 m2 de panneaux photovoltaïques sur les toits des bâtiments.
Obligation légale
Interrogé sur la pertinence de tels panneaux en région Centre qui est loin d’être ensoleillée toute l’année, François Bonneau se défend : “il y a une performance des cellules photovoltaïques totalement différente d’il y a 15 ans. C’est un des éléments de la panoplie qui est utilisé là où c’est performant.”
Philippe Van Deven, directeur Engie Solutions en Centre-Aquitaine, abonde : “on aurait pu en mettre partout mais l’idée était de s’assurer de mettre du photovoltaïque là où il y ait un retour sur investissement aussi rapide que possible”.
1 500 m2, c’est effectivement une faible surface au regard de celle représentée par les 62 lycées concernés : 1 100 000 m2. “C’est dire l’enjeu en termes de production de gaz à effet de serre et donc de risque de réchauffement de la planète”, insiste François Bonneau pour défendre son plan lors de cette conférence, présenté sur Twitter.
#Lycées ?
— Région Centre-Val de Loire (@RCValdeLoire) May 25, 2021
? Conférence de presse autour du programme #éCOEPI, mon lycée en transition ?
? Un contrat d’objectif #énergétique pour les lycées de la région #CentreValdeLoire et leurs équipes et élèves, accompagné par @ENGIEsolutions : isolation, efficacité énergétique… ? pic.twitter.com/PQS4hTQnb2
On le voit, la région Centre – Val de Loire s'affiche comme ayant une politique volontariste. François Bonneau rappelle d'ailleurs que dès 2010, le Conseil régional s'était lancé dans la réduction de la consommation d'énergie des lycées. Mais il ne faut pas oublier qu'il s’agit aussi et surtout d’une obligation légale inscrite dans la loi de transition énergétique.
2,3 millions € par an
La région s'y est prise tôt et affiche des objectifs ambitieux à atteindre en octobre 2022 :
- 30 % de réduction de consommation d’énergie
- 35 % de réduction d’empreinte carbone
- une économie de 2,3 millions d’euros par an.
Faire des économies c’est bien, reste à voir si elles seront réelles et en augmentation sur la durée. Car en plus des 32 millions € de travaux, la région va dépenser 68 millions € pour ce contrat signé jusqu’en 2035 ans avec Engie solutions.
Cette dernière devra assurer d’une part la bonne exploitation des installations énergétiques, et d’autre part la sensibilisation des élèves, du personnel enseignant et technique, soit 50.000 personnes.
Une responsable sensibilisation
“La performance ne sera atteinte que si l’ensemble des usagers est sensibilisé. Pour cela, nous avons une responsable de sensibilisation qui va les accompagner pendant 15 ans pour avoir un usage sobre, intelligent des installations des lycées”, explique Stéphan Amouroux, directeur du contrat entre la région et Engie.
L'entreprise affirme avoir établi un programme tout au long des 15 ans avec des manifestations et des formations. A voir à l’usage si cette sensibilisation aura une efficacité à long terme.
Selon une étude réalisée par le Crédoc en 2019 (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), la question environnementale et climatique est ce qui inquiète le plus les jeunes, mais leurs comportements restent consuméristes.