Salon du cheval : Max Thirouin, cavalier de saut d'obstacles et auteur

Max Thirouin est un héros moderne. Après le scandale des JO de  Sidney, le cavalier originaire de Maintenon en Eure et Loir s’est mis à écrire des livres pédagogiques. Il renoue aujourd’hui avec le haut niveau.

Derrière sa pile de livres, à la librairie du Salon du Cheval au Parc des expositions de Paris Villepinte, il répond avec patience et gentillesse aux questions des cavaliers amateurs qui viennent faire dédicacer le quatrième ouvrage de sa collection sur la pratique du saut d’obstacles « Gérer ses foulées ».

Max Thirouin, 50 ans, a commencé à écrire après un événement qui a bouleversé sa vie.
Jeune cavalier encore, il montait dans la propriété familiale de Maintenon en Eure et Loir, Caucalis, un magnifique cheval noir qu’il avait dressé depuis son plus jeune âge et avec lequel il était parvenu au plus haut niveau en saut d’obstacles.

Sélectionné pour les Jeux de Sydney

Qualifié avec ce crack pour les jeux Olympiques de Sydney en Australie en 2000, il s’était vu retiré le cheval qui appartenait à un riche propriétaire américain, avec l’aval de la Fédération Française d’Equitation.
Caucalis avait été confié à un cavalier plus expérimenté, Patrice Delaveau, dans l’espoir de remporter une médaille. L’ombrageux Caucalis avait renâclé sur le parcours et le couple…  Eliminé finalement de l’épreuve de saut d’obstacles.

Je me souviens des titres de la presse à l’époque : le petit cheval noir n’a pas voulu sauter

Un épisode particulièrement douloureux pour Max Thirouin qui avait trouvé l’apaisement en partageant conseils et expériences dans un premier livre «Saut d’obstacles, 60 exercices pour progresser » 

   

En finale à Villepinte

Le cavalier beauceron est ensuite parti s’installer avec sa femme Daphné au Haras de Saint-Hubert, en Seine et Marne où il dispose de ses propres écuries et où il accueille les cavaliers amateurs ou professionnels pour des stages.

Au salon du Cheval de Paris, l’auteur de livre enfile sa tenue de cavalier pour participer à la finale du Grand National de Saut d’Obstacles. Où il se qualifie pour le barrage et finit 7^ème d’une compétition particulièrement relevée,

 

La finale du Grand National (GP 150) est remportée par Mathieu Billot.
  

Dans ses boxes, il a deux cracks : la petite alezane bondissante Utopie Villelongue, et le grand gris Jewel de Kwakenbeek. Deux chevaux qu’il a, comme Caucalis, formés depuis leur plus jeune âge et dont il est propriétaire. Une situation qui pourrait paraître très confortable mais qui paradoxalement pose beaucoup de problèmes à Max Thirouin. En tant que propriétaire ET cavalier, il n’a pas le confort de la majorité de ses camarades de piste. Les cavaliers de haut niveau dans leur majorité ( 27 sur les trente premiers au classement ) sont rémunérés par de grosses écuries appartenant à de riches propriétaires privés ou des sociétés qui élèvent et vendent des chevaux de compétition.
 

Je suis le dernier des Mohicans à penser pouvoir gagner ma vie avec mon sport et non pas en vendant mes chevaux

De fait, Max a refusé des offres à plusieurs  millions d’euros pour ses deux protégés.


Aujourd’hui Max espère bien renouer avec le succès. Plusieurs fois sélectionné en équipe de France en Coupe des Nations avec Utopie, il fait partie des trente meilleurs cavaliers de haut niveau en saut d’obstacles. Son rêve, faire un jour les Jeux Olympiques 18 ans après en avoir été privé.