Portraits d'agriculteurs du Centre-Val de Loire : André, Marinette et leur fils Cédric

Le salon de l'agriculture aura lieu du 27 février au 6 mars prochain. Eleveurs, céréaliers ou producteurs bio, chaque jour de la semaine nous vous proposons des rencontres avec les hommes et les femmes qui font l'agriculture en région Centre-Val de Loire. André et Marinette Gagnepain sont éleveurs.

Eleveurs de vaches laitières dans l'Indre-et-Loire 

André et Marinette Gagnepain sont éleveurs de vaches laitières au Grand-Pressigny en Indre-et-Loire. Chaque matin, André, 63 ans et sa femme traient leurs 140 vaches, des Prim’Holstein, l’une des races laitières les plus productives au monde. Elles peuvent donner jusqu’à 51 kilos de lait (les éleveurs parlent de kilos et non pas de litres) par jour.
Depuis des années André et Marinette se lèvent tôt pour lancer la traite. Un labeur contraignant. Mais depuis quelques temps, ils se demandent pourquoi travailler autant. Avec la chute du prix du lait, André couvre à peine les frais de production. Pour une tonne de lait, l’éleveur dépense entre 280 et 300 euros. Ce mois-ci d’ailleurs, la tonne est payée 280 euros. Le couple parvient à peine à se dégager un salaire de 1800 euros mensuel.

Une affaire non rentable

Pourtant, impossible de faire marche arrière. Cédric Gagnepain, le fils, a trente ans. C’est lui qui reprendra l’exploitation. Il travaille plus de cinquante heures par semaine. Son salaire plafonne à 500 euros. L’avenir n’a rien de réjouissant pour lui. Trop tard pour changer, l'endettement est trop important.

Comme la mise aux normes a été faite rescemment, la plus grande partie des emprunts court sur 15 ans. Même si on vendait les vaches, ça ne couvrirait pas ce qu’il reste à payer du bâtiment, avoue Cédric.

Comme beaucoup, André, Marinette et Cédric ont le sentiment de mourir à petit feu dans l’indifférence générale. En France, on dénombre chaque année près de deux cents suicides chez les agriculteurs.