Le tribunal correctionnel de Tours (Indre-et-Loire) a rendu sa décision ce jeudi : Dalila Hassan a été reconnue coupable de diffamation publique envers une institutrice et Farida Belghoul coupable de complicité pour les mêmes faits. Elles accusaient l'enseignante d'apprendre la "théorie du genre".
Dalila Hassan et Farid Belghoul (la "Journée de retrait de l'école") reconnues coupables de diffamation et de complicité
Le tribunal correctionnel de Tours (Indre-et-Loire) a rendu sa décision ce jeudi : Dalila Hassan a été reconnue coupable de diffamation publique envers une institutrice et Farida Belghoul coupable de complicité pour les mêmes faits. Elles ont été condamnées respectivement à 4.000 euros et 5.000 euros d'amendes."C'est une décision à laquelle on pouvait s'attendre étant donné les propos mis en ligne", a expliqué maître Gérard Chautemps, l'avocat de Farida Belghoul, précisant qu'il consulterait sa cliente et attendrait de lire le jugement plus en détail avant de faire appel.
"On est très satisfaits de cette décision", a quant à lui assuré maître Raimbaut qui défendait, avec maître Aurélien Hamelle, la victime. "Depuis deux ans pesait sur elle cette diffamation, on ne peut que savourer cette victoire".
Les deux coupables devront en plus verser 12.000 euros de dommages et intérêts à la victime.
Les faits
L’affaire remonte au 29 mars 2014. Une enseignante de maternelle de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) avait découvert une vidéo de dix minutes, mise en ligne sur le site du collectif des Journées de retrait de l’école (JRE) qui l’accusait d’attentat à la pudeur sur un garçonnet de 3 ans. Elle était clairement accusée de mettre en pratique la théorie du genre auprès des élèves et de leur faire découvrir leur anatomie en se livrant à des attouchements. Ses propos avaient été relayés par Dalila Hassan, la représentante locale de l’association de Farida Belghoul.La "théorie du genre", une rumeur
Selon Farida Belghoul, une "théorie du genre" serait enseignée à l'école pour nier les différences sexuelles entre filles et garçons, si possible dès la maternelle avec pour objectif de détruire le modèle traditionnel (hétérosexuel) de la famille et encourager l'homosexualité, la bisexualité et la transsexualité.Farida Belghoul s'était fait connaître en 2013-2014, en organisant la "Journée de retrait de l'école" en pleine polémique sur les "ABCD de l'égalité", ce dispositif visant à lutter contre les inégalités filles-garçons à l'école. La militante était alors l'une des figures de l'opposition à l'enseignement supposé de la "théorie du genre" dans les établissements scolaires.
Vidéo vue 54.000 fois
Farida Belghoul avait partagé sur Internet une vidéo portant des accusations contre l'enseignante de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire). Dans le document mis en ligne et vu 54.000 fois, l'institutrice y était accusée d'avoir fait déshabiller un petit garçon et une petite fille et de leur avoir demandé de se toucher les parties génitales.Suite à une enquête, ces accusations se sont révélées infondées. Une plainte avec constitution de partie civile avait par la suite été déposée.