Le président de la Coordination rurale Bernard Lannes, s'en est pris, jeudi 8 décembre, en clôture du congrès à Tours de son syndicat, au ministre "à mi-temps" de l'Agriculture Stéphane Le Foll et à Xavier Beulin, président du syndicat concurrent FNSEA.
A l'issue du congrès national de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole, qui se tenait à Tours le jeudi 8 décembre, Bernard Lannes, le président, s'en est pris au ministre "à mi-temps" de l'Agriculture Stéphane Le Foll et au dispositif d'aide à la reconversion des agriculteurs récemment adopté.
Bernard Lannes, qui a été réélu à Tours à la tête du deuxième syndicat français d'agriculteurs, a également réservé des flèches à Xavier Beulin, président du syndicat concurrent FNSEA, accusé de "conflit d'intérêt entretenu par une cogestion outrancière".
Un démantèlement de l'agriculture
La convention MAAF-Pôle emploi-Vivea pour l'aide à la reconversion signée le 18 novembre "est en réalité une politique de démantèlement de l'agriculture et de concentration des outils de production", a dénoncé le président de la Coordination rurale. "Il est particulièrement scandaleux que les candidats à cette aide à la reconversion (...) aient à renoncer, définitivement, à l'agriculture", s'est-il indigné. C'est une "condition totalement inacceptable", a estimé M. Lannes en soulignant que "l'année noire" 2016, marquée par les intempéries, la crise de la grippe aviaire et la chute des cours, "risque d'être fatale pour nombre" d'exploitations agricoles.
Une exception agriculturelle ?
Dénonçant un "ministre qui nous enfume" et une "PAC moribonde", le président de la Coordination rurale a de nouveau appelé à "instituer une exception agriculturelle (à l'image de l'exception culturelle) en soustrayant l'agriculture, dont le rôle nourricier est vital, aux règles destructrices de l'Organisation mondiale du commerce, et plus généralement des accords de libre-échange".
Bernard Lannes a ainsi demandé "de protéger le marché agricole européen par des barrières douanières adaptées pour stabiliser les prix agricoles sur la base de leur réelle valeur économique, et non des cours mondiaux". "Il faut être capable de renverser la table", a-t-il lancé.