Malgré la désignation de Christophe Bouchet au sein de la majorité municipale de Tours et malgré ses engagements, le centriste Xavier Dateu a maintenu sa candidature pour le poste de maire de Tours. Une stratégie vouée à l'échec comme l'a démontré le vote du conseil municipal mardi soir.
Il en faut de l'abgnégation pour se porter candidat malgré le résultat d'une sorte de "primaire" à droite, malgré la désapprobation du maire sortant Serge Babary (élu en 2014) et malgré la parole donnée.
Le processus de désignation du successeur du maire de Tours avait été pourtant clairement affiché aprés des mois de tiraillements entre adjoints. Devenu sénateur, Serge Babary s'était refusé à adouber un de ses adjoints, s'en remettant à ce mode de désignation.
Si le scrutin interne à la majorité municipale a bien désigné l'adjoint au tourisme, Christophe Bouchet, au bénéfice de l'âge aprés deux égalités de voix; c'était sans compter sur le reniement des engagements de son concurrent.
Si Xavier Dateu affirme avoir maintenu sa candidature pour "avoir un débat" et offrir "un choix" aux conseillers municipaux de Tours, il a toujours étè conscient d'une stratégie perdante à coup sûr.
avait-il affirmé lors d'une conférence de presse.J'assume jusqu'au bout même si je finis tout seul
Une manoeuvre de division dénoncée par tous, à commencer par le maire sortant Serge Babary, contrarié de voir ses efforts de maintien d'une cohésion d'équipe foulés aux pieds.
Au final, les divisions étalées ainsi devant les 55 conseillers municipaux se sont soldées comme prévu par une défaite de Xavier Dateu. Il a réuni sur son nom 15 suffrages dont certains de l'opposition, tandis que Christophe Bouchet a été désigné sans surprise maire avec 30 bulletins. Dans la foulée, Xavier Dateu et ses soutiens ultimes se sont vu barrer la route pour les postes d'adjoints.
Alors pourquoi cette candidature dissidente suicidaire ?
Le seul résultat tangible de l'étalage de ces divisions entre centristes, au sein d'une même majorité LR-UDI, conduit à l'affaiblissement du poids futur du maire de Tours au sein de la métropole Tours Val de Loire.
Si aujourd'hui, le maire de la commune de Saint Cyr sur Loire, Philippe Briand (LR) peut occuper le poste de président de la métropole, c'est grâce à un mode de représentativité qui minore la ville de Tours et favorise des communes tenues par ses soutiens.
Dans les mois qui viennent, la proportion de délégués communautaire des différentes communes de l'agglomération tourangelle pourrait bien être remaniée avec la démission d'un Conseil municipal (La membrolle sur Choisille).
Mais cette fois en application de la loi Valls sur les collectivités que se répartiraient les conseillers métropolitains, c'est-à-dire, en offrant à Tours beaucoup plus de représentants.
Cette nouvelle répartition de délégués métropolitains ouvrirait la voie à une prise de controle de la toute puissante métropole par le nouveau maire de Tours.
Et c'est là qu'interviendrait le maintien de la candidature de Xavier Dateu, inféodé au "leader incontesté de la droite tourangelle" Philippe Briand.
Une élection peut en cacher une autre
En réunissant 15 voix, même minoritaires, le dissident peut revendiquer un groupe et des conseillers communautaires (10).
Un tel morcellement des voix de Tours à la métropole pourrait être suffisant pour empécher le maire de Tours de briguer la présidence de la métropole et permettre le maintien du maire de Saint Cyr sur Loire à la tête de l'exécutif de la métropole.
Mais avec des "si" , on enlèverait les sourires radieux du premier rang de cette photo officielle du nouveau Conseil municipal de Tours.