La vènerie sous terre est une pratique de chasse consistant à localiser et piéger des animaux dans leur terrier, puis les extirper de terre afin de les abattre. À Orléans, le tribunal administratif vient de suspendre l'arrêté autorisant cette pratique dans le Cher.
Avec son masque facial prononcé et sa fourrure argentée, le blaireau d'Europe ne manque pas de classe, mais cet animal nocturne reste méconnu, voire mal-aimé, du grand public. Et, hors période de chasse (septembre à janvier), les préfets peuvent autoriser dans leur département, une période complémentaire de vènerie sous terre (PCVST), à partir de la mi-mai.
Une pratique cruelle
Depuis des années, des associations de défense de l'environnement et de la faune dénoncent le déterrage comme une pratique cruelle et inutile, et multiplient les recours devant la justice (le plus souvent avec succès) pour faire annuler les arrêtés préfectoraux de PCVST.
"La réalité des dégâts que les préfectures allèguent pour fonder leurs arrêtés n’est jamais démontrée, y compris lorsqu’il s’agit de défendre ces arrêtés devant les juges administratifs. D’autre part, il est également établi que dans la plupart des départements, jusqu'à 40% des blaireaux tués chaque année sont des petits, non matures sexuellement." (One Voice)
Ainsi, après le Finistère, cette année, ce sont deux autres départements, l'Aveyron et le Cher, où les arrêtés préfectoraux de PCVST viennent d'être suspendus.
Une fois de plus, les juges ont considéré que des petits étaient présents dans les terriers et que le déterrage les mettait en danger, alors même que la loi les protège. (...) Près de 400 individus auront ainsi la vie sauve. Et ce n’est que le début d’un nouveau marathon pour sauver les blaireaux !
Association One Voice
Le tribunal administratif d'Orléans doit statuer le 6 juin pour quatre de nos départements
L’année dernière, en effet, pas moins de 37 recours en urgence contre la période complémentaire de déterrage ont été lancés par les associations (avec pour résultat, selon elles, 31 victoires, et près de 4000 blaireaux sauvés).
Mais, passé le temps de l’urgence, les tribunaux doivent se prononcer définitivement : pour notre Région, le tribunal administratif d'Orléans doit ainsi statuer le 6 juin pour quatre de nos départements, Cher, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Loiret.
Une nouvelle décision de justice dont les associations attendent beaucoup :
"S’ils nous donnent raison, alors le message envoyé aux préfets sera des plus clairs : cessez d’autoriser la période complémentaire de vénerie sous terre ! Adopter chaque année, inlassablement, des arrêtés que tout le monde sait illégaux, ça suffit ! Il est grand temps que les autorités, au lieu de prendre systématiquement le parti des chasseurs, se rangent enfin du côté de l’intérêt général, de la loi… et des animaux." (One Voice)