Vendra ? Vendra pas ? 5 questions pour comprendre le dossier Mecachrome

De rumeurs en démentis, les informations circulant ces derniers temps ont de quoi inquiéter : l’entreprise Mecachrome, véritable fleuron de l’industrie aéronautique française serait à vendre. Eléments de réponse avec ces 5 questions pour mieux en comprendre les enjeux.

1°) L’entreprise est-elle réellement mise en
vente ?


La réponse à cette question est très claire : oui, Mecachrome est à vendre. Mais cette information n’est en réalité pas si inquiétante que certains ont pu le laisser entendre. D’abord parce que l’entreprise se porte bien. Très bien, même, grâce à son savoir-faire dans un domaine de pointe qui a actuellement le vent en poupe.

Pour comprendre les raisons de ce très probable changement de propriétaire, il faut faire un petit retour en arrière. Nous sommes en 2009 ; l’entreprise est alors en grande difficulté. A l’occasion d’une procédure devant le Tribunal de Commerce, plusieurs fonds institutionnels entrent au capital de l’entreprise pour tenter de la sauver. Avec l’engagement de ne pas se verser de dividendes. L’objectif, c’est de remettre l’entreprise sur les rails pour ensuite la revendre.

Aujourd’hui Mecachrome est redevenue florissante. Avec ses 3 000 salariés à travers le monde et un chiffre d’affaires de plus de 400 millions d’Euros, elle a même aujourd’hui repris de la valeur. Le souhait de deux gros actionnaires – ces fameux fonds institutionnels – de vouloir aujourd’hui se retirer du capital pour récupérer leur mise n’a donc rien de tout à fait surprenant.




2°) Quel genre de repreneur pour ce fleuron de l’industrie aéronautique français ?


Ce que cherchent les actuels propriétaires, c’est un repreneur qui soit un industriel, et non plus un simple investisseur. En privilégiant la piste d’un industriel susceptible de proposer un véritable plan de développement pour l’entreprise.

Plusieurs sociétés  semblent s’être d’ores et déjà mises sur les rangs. On imagine que les tractations se feront en toute discrétion. D’autant qu’aucune échéance n’a pour l’heure été fixée.




3°) Qu’en pensent les salariés ?


« On s’y attendait depuis au moins deux ans ; nous sommes même surpris que cela ne soit pas arrivé plus tôt » explique Jacky Chauvière, délégué syndical Force Ouvrière de Mecachrome Amboise (l’une des organisations syndicales qui comptent dans l’entreprise). Pour lui, pas d’inquiétude à avoir, « parce que cette vente ne se fait pas dans l’urgence ». Bien sûr, ce que les salariés voudraient privilégier, c’est la piste d’un repreneur français.




4°) La commande record d’Airbus, une chance pour les sous-traitants comme Mecachrome ?


L'aéronautique emploie plus de 2 500 salariés en Touraine avec une cinquantaine d'entreprises, souvent des sous-traitants de constructeurs d'avions. Alors forcément, lorsqu’Airbus reçoit une commande record de 430 avions pour un montant de 42 milliards d'euros, c’est toute la filière qui bénéficie de ces retombées.

Y compris Mecachrome, qui fabrique de nombreuses pièces pour ces appareils.

La direction de l’entreprise se montre pourtant très prudente sur ce point et affirme qu’ «  il n'y a pas de répercussions directes pour Mecachrome dans l'immédiat ».  En réalité les bénéfices seront à terme bien réels pour ce sous-traitant comme pour tous les autres. Mais ils seront très certainement dilués dans le temps. Il ne faut donc pas s’attendre à des embauches massives.

Reste que cette annonce d’Airbus garantit un carnet de commande bien rempli pour une longue période. Et ça, c’est bon pour la pérennité de l’entreprise.




5°) Que représente aujourd’hui Mecachrome dans la région Centre-val de Loire?


Le siège de l’entreprise est établi à Amboise, dans l’Indre-et-Loire. Il emploie environ 80 personnes.

Egalement à Amboise se trouve une unité de production, qui fabrique notamment des ensembles et des sous-ensembles d’aérostructures, autrement dit des charpentes d’avions. Cette unité emploie 420 salariés.

L’autre site de production de la région Centre-Val de Loire se situe à Aubigny-sur Nère, dans le Cher. Ses 607 salariés y fabriquent principalement des pièces destinés aux moteurs d’avion, mais aussi de voitures de course.


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