La raffinerie de nickel de Sandouville, près du Havre (Seine-Maritime) va s'arrêter durant trois ans pour démarrer une nouvelle activité industrielle. Elle devrait fabriquer en 2028 des composants de batteries pour les véhicules électriques. Une reconversion qui implique de supprimer 74 emplois au sein de l'entreprise.
C'est un virage à 180 degrés pour l'usine Sibanye Stillwater. La direction prévoit au moins trois ans de fermeture pour mener à bien son projet de reconversion. Un changement déjà évoqué en 2022 lorsque le géant sud-africain avait racheté le site à Eramet.
Du nickel aux batteries de véhicules électriques
Le projet est désormais acté : Sibanye Stillxater ne produira plus de nickel pour l'aéronautique et le nucléaire, le géant minier veut réserver sa production pour les batteries de véhicules électriques.
Le projet qui démarrera en 2028 implique une réorganisation totale des effectifs et des suppressions d'emplois.
"On va arrêter l'usine et avoir des besoins moins importants au cours des trois prochaines années, néanmoins on souhaite garder le savoir-faire indispensable pour redémarrer une nouvelle activité ", précise Guillaume Descamps, le directeur du site de Sandouville.
Reportage Adrien Develay et Judikaëlle Rousseau
74 postes pourraient être supprimés
La direction compte réduire les effectifs de 40 %. Actuellement, 194 salariés travaillent dans l'entreprise mais avec ce projet, la direction de Sibanye Stillwater n'en garderait que 120.
Une décision qui est inadmissible aux yeux des syndicats :
La CGT est formellement contre ces réductions d’effectifs. Étant donné l’avenir du projet et les possibilités financières qu’il va représenter, on ne peut pas admettre une baisse de près de 40% du personnel. C’est très violent.
Nicolas Quitard délégué syndical CGT de Sibanye Stillwater
"Nous voulons un accord de rupture conventionnelle collective"
La direction a cependant annoncé qu'elle souhaiterait négocier un accord de rupture conventionnelle collective, associée à un accord de Gestion des emplois et des parcours.
En clair, pas de licenciement sec, les départs seraient basés sur le volontariat. Le directeur du site précise : "On ne veut pas contraindre, on a le souhait d'accompagner chaque salarié dans sa reconversion professionnelle pour ceux qui seraient amenés à quitter nos effectifs".
Pas de quoi rassurer Nicolas Quitard de la CGT qui rétorque : "On voit bien que le bassin havrais est en grosse difficulté avec beaucoup de fermetures d'usine, donc balancer des gens même si on les accompagne bien, c'est compliqué."
Syndicats et direction ont déjà eu cinq réunions de préconcertation. Les négociations officielles devraient bientôt débuter.