La comptabilité de la sté Bygmalion, chargée d'organiser les meetings de campagne pour N.Sarkozy en 2012, a été publiée cette semaine par Mediapart. Elle fait apparaître des frais «souvent 3 ou 4 fois plus élevés » que ceux présentés à la commission des comptes. Comme à St Cyr-sur-Loire et à Ormes
Le meeting de Saint Cyr-sur-Loire 4 fois plus cher qu'annoncé
Le 23 avril 2012, Nicolas Sarkozy bat campagne dans l'entre-deux-tours. A Saint-Cyr-sur-Loire, fief de son trésorier ,Philippe Briand, des milliers de militants et de sympathisants sont attendus pour soutenir leur candidat. La municipalité a mis à disposition la salle de l'Escale. L'installation de l'estrade, le pupitre, la sono video,.... reviennent à la Sté Bygmalion pour un coût de 72 000 €. Un montant facturé au final 308.000€. Entre frais réels et frais déclarés, il existerait un différentiel de 236 000 €. Soit un meeting quatre fois plus cher qu'annoncé.La comptabilité de la sté Bygmalion, dévoilée par Médiapart a fait apparaître une autre surfacturation liée à un meeting qui s'est tenu à Ormes (Loiret) au complexe sportif des plantes le 26 mars 2012. D'un montant déclaré de 71.591 € à la commission des comptes de campagne, les frais de meeting ont explosé pour atteindre au final 314.872 €.
Au total près de 17 millions d'euros de frais de campagne auraient été dissimulés aux autorité de contrôle.
Pourquoi les frais de campagne se seraient envolés ?
Depuis les aveux de Bygmalion et de Jérôme Lavrilleux, fidèle de Jean-François Copé et directeur adjoint de la campagne de Sarkozy, c'est le scénario privilégié: une campagne qui démarre tard et ne prévoit qu'une poignée de grands meetings avant de s'emballer quand l'avance de François Hollande se confirme. La note se serait envolée, explosant le plafond autorisé de 22,5 millions d'euros de dépenses. Pour éviter une invalidation des comptes, des prestations d'Event and Co, la filiale événementielle de Bygmalion, auraient indûment été facturées à l'UMP, sous couvert de conventions politiques pour la plupart fictives. Bygmalion aurait accepté, invoquant aujourd'hui un chantage économique. Ses prestataires de service, qui confirment ce rythme effréné qui leur a été imposé, auraient été tenus en dehors de la confidence sur l'artifice comptable ce maquillage des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.La fraude peut-elle en cacher une autre ?
C'est ce que suggèrent des adversaires de Jean-François Copé, le premier visé dans cette affaire, Bygmalion ayant été fondée en 2008 par deux de ses proches, Guy Alvès et Bastien Millot. Ils s'étonnent des prix finalement pratiqués pour certains meetings et s'interrogent sur les contrats décrochés par la société auprès de l'UMP, de son groupe parlementaire et de ses élus. "Cet argent, il est allé où? Dans quelles poches?" demande un député, qui soupçonne, sans preuves, Copé de s'être constitué un "trésor de guerre" pour la suite de sa carrière.(avec AFP)