François Hollande accorde une grâce totale à Jacqueline Sauvage

La grâce présidentielle accordée aujourd'hui à Jacqueline Sauvage par le président de la République lui permet d'être immédiatement libérable. Une des avocates de Jacqueline Sauvage, Me Nathalie Tomasini, s'est dite "terrassée par la joie et l'émotion". >> suivez le live sur Franceinfo

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François Hollande a accordé à Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent tué de trois coups de fusil dans le dos, "une remise gracieuse du reliquat de sa peine d'emprisonnement", qui "met fin immédiatement à sa détention", a annoncé l'Élysée mercredi dans un communiqué.

"Le président de la République a estimé que la place de Mme Sauvage n'était plus aujourd'hui en prison, mais auprès de sa famille", a ajouté le palais présidentiel. 

Jacqueline Sauvage est sortie de prison un peu après 18h, mercredi soir.

C'est le résultat d'un an de travail acharné, on a porté ce dossier à bout de bras (Me N. Tomasini)


Une des avocates de Jacqueline Sauvage, Me Nathalie Tomasini, s'est dite "terrassée par la joie et l'émotion" après l'annonce de la grâce totale accordée à sa cliente.

"C'est le résultat d'un an de travail acharné, on a porté ce dossier à bout de bras", a ajouté Me Tomasini, alors que le président de la République a accordé à Mme Sauvage une "remise gracieuse du reliquat de sa peine d'emprisonnement", qui "met fin immédiatement à sa détention".

"J'en pleure, c'est merveilleux (...), on y croyait sans y croire. Un merci infini au président de la République", a immédiatement réagi mercredi après-midi Carole Marot, l'une des filles de Jacqueline Sauvage. Carole Marot a précisé sur France Info être sur la route pour aller chercher sa mère.

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Satifsfaction du comité de soutien

Sur les réseaux sociaux, son comité de soutien affiche sa grande satisfaction, à l'image de Karine Plassard.

Présidé par la comédienne Éva Darlan, le comité de soutien avait parallèlement exhorté "solennellement" le président Hollande de la "libérer, en lui accordant la grâce totale et immédiate".

Critiques

La secrétaire générale de l'Union syndicale des magistrats a vivement critiqué la grâce accordé à Jacqueline Sauvage par le président de la République (voir tweet, ci-dessous). 

Pour elle, "c'était soit la grâce totale tout de suite, soit rien. Le président de la République passe outre la possiblité donnée à la justice de libérer Jacqueline Sauvage".

"En accordant une grâce partielle (le 31 janvier), François Hollande avait mis en avant le respect des décisions de justice et l'indépendance des magistrats. Et quelques mois plus tard, on piétine allègrement ce que l'on avait dit", a estimé Céline Parisot, secrétaire générale de l'USM.

"Ce qu'il y avait comme message dans cette grâce partielle, c'était qu'il fallait libérer Mme Sauvage. Mais la justice est indépendante et elle ne l'a pas fait, alors le président la remet dehors. C'est très hypocrite", a-t-elle déploré.

Et Céline Parisot de rappeler que Jacqueline Sauvage a "été condamnée au nom du peuple et par le peuple français. Soit il y a une justice indépendante, soit on estime qu'on peut défaire les décisions de justice à son gré."

Le ministre de la Justice consulté

L'Élysée a précisé que le chef de l'État avait accordé sa grâce "après avis du ministre de la Justice", saisi le 9 décembre après le rejet en appel de la demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage. Dans une lettre adressée une semaine plus tôt au président, les trois filles de Jacqueline Sauvage se disaient "désespérées" de ne pas avoir leur mère près d'elles, "inquiètes pour son état de santé" et "craignant pour sa vie".

Elles disaient aussi ne "plus" savoir "comment intervenir face à toutes ces interminables procédures qui n'aboutissent pas".

Devenue un symbole des victimes de violences conjugales, Jacqueline Sauvage avait obtenu le 31 janvier, après une forte mobilisation, une grâce partielle du président Hollande, notamment de la période de sûreté, lui permettant ainsi de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle.

Cette demande avait été rejetée en première instance, puis en appel. La cour d'appel de Paris avait notamment estimé que la réflexion de Jacqueline Sauvage demeurait "pauvre et limitée puisqu'elle pein(ait) encore" à accéder à un "authentique sentiment de culpabilité".

En octobre 2014, comme en appel en décembre 2015, Jacqueline Sauvage avait été condamnée à dix ans de réclusion criminelle.

Ses trois filles avaient témoigné à charge contre leur père, expliquant avoir été violées et battues, comme l'avait été leur mère. 

Après le rejet de sa demande de libération conditionnelle, ses avocates avaient indiqué que Jacqueline Sauvage et sa famille renonçaient à se pourvoir en cassation.

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