Deux "adresses refuge", des hébergements d'urgence destinés aux femmes victimes de violences et accessibles 24h/24, viennent d'ouvrir leurs portes à Orléans. Courant 2019, une structure plus grande prendra le relai, un projet cher à l'élue orléanaise Dominique Tripet.
L’élue orléanaise Dominique Tripet affiche un large sourire, en ce vendredi après-midi de septembre. Un projet sur lequel elle travaille depuis deux ans se concrétise : deux "adresses refuge" destinées à accueillir les femmes victimes de violences sont désormais ouvertes – et vacantes – à Orléans. Les états des lieux ont été faits mardi dernier. Quatre familles, au moins, peuvent désormais être accueillies dans ces appartements dont les adresses restent tues pour d’évidentes questions de sécurité.
Tout l’été, les équipes des agences sociales se sont mobilisées pour meubler et équiper les appartements selon un cahier des charges précis, se faisant parfois déménageurs ou assurant les suivis de commande. "Ces personnes ont compris l’esprit de ces hébergements et se sont beaucoup investies, explique Dominique Tripet. Maintenant, on est prêts !".
Ces "adresses refuge", deux appartements pouvant accueillir "minimum" deux familles chacun, ne sont ouvertes que temporairement. La Ville et le Centre communal d’action sociale (CCAS) d’Orléans œuvrent en effet pour la création d’un autre dispositif, plus grand, plus sécurisé, dans un immeuble de l’agglomération. "On va lancer les travaux d’ici peu, ils devraient durer entre 15 et 18 mois", précise Alexandrine Leclerc, élue à la mairie et vice-présidente du CCAS. Au "second semestre 2019", la nouvelle structure prendra le relai des deux "adresses refuge" qui seront alors fermées. "On pourra accueillir entre six et sept familles et les logements seront accessibles aux personnes à mobilité réduite", ajoute-t-elle. Et ce, 24 heures sur 24.
Un hébergement pour 15 jours
"Notre souhait n’était pas de prendre la place d’organisations déjà existantes, précise Dominique Tripet. On voulait simplement faire le maillage entre elles, coordonner les différents acteurs et combler les lacunes. On s’est rendu compte qu’il y avait un besoin particulier la nuit et le week-end, quand les autres structures sont fermées ou injoignables." Une permanence sera donc assurée pour permettre un accès aux logements à n’importe quel moment du jour ou de la nuit.
Les femmes hébergées et leurs enfants – "des Orléanais ou qui ont vocation à devenir orléanais" – pourront y rester 15 jours. Dès leur arrivée, un accompagnement sera mis en place pour les écouter, les aider dans une série de démarches administratives essentielles et leur permettre de trouver une solution perenne après les 15 jours d'accueil en hébergement d’urgence. "On va aussi travailler avec la justice pour la mise en place d’ordonnances de protection contre les conjoints agresseurs, pour qu’elles puissent bénéficier de l’aide juridictionnelle. On va aussi travailler avec l’inspection d’académie pour que les enfants puissent changer d’école en urgence, avec les distributeurs d’électricité pour que des compteurs soient ouverts rapidement dans les logements", énumère Dominique Tripet.
Les élus ont également envisagé des cas où les femmes arriveraient sans aucune affaire. Des kits d’hygiène pourront donc également leur être remis, ainsi qu’un chèque alimentaire, un peu d’argent en espèce, un bon de transport… "On essaie de lever les obstacles qui attendent une femme victime d’un conjoint agresseur", résume l’élue.
Pour ce projet, une enveloppe de 100 000 euros a été budgétée par le CCAS d’Orléans. Un montant qui couvre notamment la location des logements et l’accompagnement de ces femmes en détresse, ainsi que la formation des travailleurs sociaux et accompagnants. Dans le Loiret, les plaintes pour violences conjugales ont augmenté de 22 % cette année.