Malgré l'application d'une TVA réduite, les prix de l'essence en Corse ne sont pas moins élevés que sur le continent. Outre les frais de transport, la situation monopolistique des distributeurs semblent tirer les prix vers le haut.
Les carburants plus chers en Corse
Depuis le 1er janvier, le diesel a augmenté de +6,6 cts: 1,52€ en Haute-Corse, 1,48€ en Corse-du-Sud, prix du litre relevé à la pompe le 19 février. Sur le continent, le litre de gazole coûtait en moyenne 1,42 euro début février. Huit à dix centimes d'écart sans tenir compte de la hausse...Concernant les essences sans-plomb, la hausse depuis le 1er janvier s'établit à +10 cts par litre en moyenne nationale. avec des prix toujours plus cher pour la Corse. Le 19 février, le prix de SP95 s'affichait à 1,73€ en Haute-Corse, 1,69€ en Corse-du-Sud, quand il est en moyenne de 1,62€ sur le continent. Là encore, sept à onze centimes d'écart, auxquels il faut ajouter la hausse nationale.
Une étude de la CLCV sur les prix à la pompe par départements conforte la cherté du prix des carburants en Corse. La Haute-Corse et la Corse-du-Sud figurent ainsi derrière Paris dans le top 3 des départements où le gazole et l'essence sans plomb sont les plus chers en France.
Comment ce phénomène est-il possible alors que la Corse bénéficie d'un taux de TVA sur les carburants de 13% contre 19,6% sur le continent?
Le prix du carburant prend en compte les cours du pétrole, fixés au niveau mondial, les taxes nationales et les marges des raffineurs mais aussi celles des distributeurs et la taxe intérieure de consommation (TICPE), fixée par les régions.
Pour la TICPE, la loi de finance de 2010 autorise les conseils régionaux à ponctionner jusqu'à 2,5 centimes d'euros par litre de carburant. Mais la Corse est l'une des deux collectivités, avec la région Poitou-Charentes, à ne pas l'appliquer.
Situation monopolistique des distributeurs
Reste le dernier facteur, bien plus important, qui a trait à la marge de distribution. En Corse, la population est moins dense et les stations-service moins nombreuses. Les enseignes de grande distribution, qui pratiquent généralement des prix plus faibles, ne sont pas présentes.La compétition se joue donc uniquement entre quelques grandes enseignes ; elles sont seulement quatre (Vito, Total, BP et Esso) à se partager le marché. Une situation quasi monopolistique, qui profite à la poignée de distributeurs présents et tire les prix vers le haut.
