La mauvaise image des stades corses, théâtre d'incidents récurrents

Alors que le football corse avait tout pour se réjouir avec deux clubs en 1re division et un en 2e division cette saison, les incidents répétés sur et en dehors des terrains ont entraîné une pluie de sanctions et souillé l'image du ballon rond sur l'Ile de Beauté.

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Le week-end dernier a été particulièrement dévastateur. Après la rencontre perdue 1-0 par le Gazélec Ajaccio chez lui vendredi dernier en  2e division contre Monaco, des dérapages ont poussé les arbitres à déposer plainte pour violences et menaces à l'issue du match.


Dérapages en Ligue 2

Saisie, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) rapporte ainsi dans son communiqué vendredi "qu'à la mi-temps, François Tagliaglioli, président de l'association du GFC Ajaccio, accompagné d'un dirigeant non identifié, ont tenu des propos grossiers et menacé de mort l'arbitre,
et que le quatrième officiel a été frappé à plusieurs reprises à la tête".

Le terrain du GFC Ajaccio a été suspendu à titre conservatoire à compter de ce vendredi par la commission de discipline.

Deux dirigeants du club ajaccien ont aussi été suspendus à titre conservatoire, M. Tagliaglioli et le directeur de l'organisation et de la sécurité, Toussaint
Luciani, pour son "comportement".

Le club corse avait axé sa défense ces derniers jours en accusant l'arbitre Tony Chapron de provocations, transmettant à la LFP des images montrant un geste équivoque de l'intéressé, un doigt adressé à une tribune en rentrant aux vestiaires.

La commission de discipline examinera ce document, comme d'autres pièces, pendant une instruction, qui pourrait prendre autour d'un mois. La suspension du terrain  pourrait donc durer au moins tout mars.
Olivier Miniconi, président du GFC Ajaccio, était en outre convoqué pour un coup de pied à un joueur adverse en marge d'un autre match, Lens-GFCA
(2-0) du 1er février. Pour ces faits, il a été suspendu "18 mois de banc de touche, de vestiaire d'arbitres et de toutes fonctions officielles, pour brutalité".


La L1 n'est pas en reste 


Le derby Bastia-Ajaccio samedi dernier a tourné au désastre, avec des échauffourées entre supporteurs au terme du match remporté par Bastia (1-0), et un pugilat sur le terrain avec cinq exclusions à la clé. Jérôme Rothen (Bastia) et Benjamin André (Ajaccio) ont écopé vendredi de 3 matches de suspension chacun.

Le SC Bastia a un "casier judiciaire" chargé.

La commission de discipline de la LFP avait déjà suspendu entre le 28 novembre et le 15 février le stade Armand-Cesari de Bastia, théâtre de nombreux problèmes de sécurité depuis le début de saison.

Rappelons que le 28 novembre, en Coupe de la Ligue, Bastia-Lille (0-3) avait été interrompu après des jets de projectiles, dont l'un avait touché
au crâne Fredji Harchay, assistant de l'arbitre central... Tony Chapron.

Une suspension de terrain avait aussi frappé le club en 2e division la saison dernière.

Les stades corses, théâtres d'incidents récurrents
Les stades des clubs corses de Ligue 1 et Ligue 2, de nouveau épinglés par la Commission de discipline de la Ligue professionnel de football vendredi, ont été le théâtre d'incidents récurrents ces dernières saisons.

. 2 mars 2013 (Bastia-Ajaccio en L1, 1-0): des incidents entre supporteurs des deux clubs ont fait sept blessés légers au terme du match, lui-même conclu en pugilat et terni par cinq exclusions.

La Commission de discipline a mis "le dossier en instruction". Sur le plan judiciaire, une enquête de flagrance a été ouverte et des perquisitions dans les bus des 450 supporters ajacciens ont permis de saisir des fumigènes, bombes artisanales, poudres explosives, poings américains et barres métalliques.

. 1er mars 2013 (Gazélec Ajaccio-Monaco en L2, 0-1): les arbitres ont été "insultés, menacés, intimidés et bousculés sur la pelouse" selon la Commission de discipline, qui évoque notamment "des propos grossiers" et des menaces "de mort" contre l'arbitre Tony Chapron par le président de l'association du Gazélec François Tagliaglioli et un dirigeant non identifié.
L'arbitre, accusé par le club d'avoir fait un doigt d'honnneur à ses supporteurs, ce qui n'est pas mentionné par la commission, avait aussi exclu le directeur de l'organisation et de la sécurité du club, Toussaint Luciani, "pour son comportement". Le terrain du Gazélec, ainsi que MM. Tagliaglioli et Luciani, sont suspendus à titre conservatoire pendant l'instruction du dossier.

. 1er février 2013 (Lens-Gazélec Ajaccio en L2, 2-0): le président du Gazélec Olivier Miniconi est suspendu 18 mois pour avoir donné un coup de pied à un joueur adverse. L'entraîneur corse Jean-Michel Cavalli écope, lui, de deux matches avec sursis pour son "comportement" pendant la mi-temps dans le vestiaire des arbitres.

. 12 décembre 2012 (Bastia-Marseille en L1, 1-2): en marge de ce match disputé à huis clos (en conséquence de précédents incidents), des projectiles
sont lancés sur la délégation marseillaise et un délégué assistant subit une brûlure.

Le dossier, associé à celui du 28 novembre, débouche sur trois matches de suspension de terrain ferme (plus un retrait de deux points avec sursis au classement). Bastia purge deux matches de suspension de terrain à Gueugnon et le 3e à Auxerre.

. 28 novembre 2012 (Bastia-Lille en Coupe de la Ligue, 0-3): un arbitre assistant reçoit un projectile sur le crâne, ce qui amène l'arbitre central Tony Chapron à interrompre le match une vingtaine de minutes. Un arbitre assistant avait déjà été la cible de crachats et de projectiles trois semaines plus tôt contre Valenciennes en L1.

. 21 octobre 2012 (Ajaccio-Bastia en L1, 0-0): le retour du derby corse dans l'élite est terni par une bagarre sur le terrain, des fumigènes et des mouvements de foule en tribunes. Bastia est condamné à un match à huis clos ferme

. 22 septembre 2012 (Bastia-Paris SG en L1, 0-4): des incidents après le match font une dizaine de blessés légers parmi les policiers et les supporteurs.
Club et autorités se rejettent la responsabilité.

. 13 mai 2012 (Ajaccio-Lyon en L1, 1-1): "l'usage d'engins pyrotechniques" et des "incidents d'après-match" avec coups portés à l'arbitre assistant valent un retrait de trois points, dont un avec sursis, pour la saison 2012-2013 de Ligue 1 à l'ACA. Le président du club Alain Orsoni est suspendu quatre
matches.

. 11 mai 2012 (Gazélec Ajaccio-Paris FC en National/3e division, 1-0): une altercation oppose l'entraîneur du Paris FC, Alain Mboma, au directeur sportif du Gazélec, Christophe Ettori, sur le parking de l'hôtel du club parisien. Ettori, déjà suspendu cinq mois pour avoir bousculé l'entraîneur de Toulouse Alain Casanova le 8 janvier en Coupe de France, écope d'une nouvelle suspension de deux ans ferme.

. 6 avril 2012 (Bastia-Guingamp en L2, 3-1): Bastia prend un match de suspension de terrain par révocation de sursis, notamment pour  "jets d'objets sur la pelouse, crachats et jet d'objets sur un joueur adverse". La sanction est finalement réduite à un huis clos partiel, avec fermeture d'une tribune. Bastia fête ainsi son retour à domicile en L1 devant son public, contre Reims (2-1 le 18 août).

. 15 octobre 2011 (Bastia-Lens en L2, 2-2): une échauffourée éclate en fin de match entre les deux équipes, staffs compris. Bastia écope de deux matches de suspension de terrain dont un avec sursis. Le Tribunal administratif de Bastia rejette le référé du club et le SCB délocalise finalement un match à Créteil (le 28 octobre 2011 contre Arles-Avignon,3-0).

. 3 septembre 2011 (Beauvais-Gazélec Ajaccio en National, 2-1): le Gazélec Ajaccio écope de 4 points de pénalité, dont 2 avec sursis, pour des échauffourées après la défaite à Beauvais.

. 14 septembre 2007 (Libourne/Saint-Seurin-Bastia en L2, 2-4): l'attaquant burkinabé de Libourne Boubacar Kébé, exclu pour un bras d'honneur à l'attention de supporters bastiais, explique ce geste par leur comportement raciste. Le retrait d'un point au club est invalidé par le tribunal administratif de Bastia. Le 22 février 2008, au match retour joué sans Kébé, des supporteurs corses déploient dans Furiani une banderole injurieuse envers le joueur. Le SCB est condamné au final à un match à huis clos, assorti du retrait de deux points au classement.

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