Il y a une semaine, la Française des Jeux avait suspendu les prises de paris à la veille du match AC Ajaccio-Montpellier. En effet, des sommes très importantes avaient été pariées à Bastia. On parlait de bug, au départ. Le parquet a ouvert une enquête pour corruption et escroquerie.
Truqué ou pas truqué ? C'est désormais à la justice de le déterminer. Le 30 avril, le Ministère de la Justice a décidé de diligenter une enquête préliminaire au sujet de la rencontre AC Ajaccio-Montpellier du 27 avril.
Le "bug" concernerait des mises pour un total de 200.000 euros sur la victoire de l'ACA. Des paris qui se sont faits à 90% sur la ville de Bastia, dans des bars et des bureaux de tabac. C'est ce qui avait interpellé les opérateurs de jeux, qui avaient suspendu la prise de paris la veille du match.
Sur les réseaux sociaux, les commentaires étaient allés bon train. Certains disant que la Française des Jeux avait simplement sous-estimé le club corse, lui attribuant une côté trop élevée. Les parieurs auraient alors flairé le bon coup en misant sur la victoire d'Ajaccio.
La Française des Jeux avait elle indiqué qu'elle "n'avait pas voulu prendre de risque" au regard du montant des sommes, inhabituel.
Le match s'était effectivement soldé par la victoire d'Ajaccio (2 à 1), grâce à deux buts les dix dernières minutes et un pénalty raté de Younès Belhanda.
Interrogé par la presse à la fin du match, Alain Orsoni avait ironisé : "c'est bien connu que Louis Nicollin (le président de Montpellier) a un énorme besoin d'argent, qu'il est en difficulté financière".
Depuis l’affaire très médiatique du match de handball entre Cesson et Montpellier, qu'on a aussi appelé "l'affaire Karabatic", les paris en ligne dans le monde du sport sont sous haute-surveillance.
Dans la foulée du match ACA-Montpellier, l'Arjel (l'Autorité de Régulation des Jeux en Ligne) avait décidé d'enquêter, et de scruter pour commencer le moindre geste de joueur ou d'arbitre pouvant évoquer un match truqué. De ses observations devaient découler - ou pas - une enquête judiciaire.
En 2007, un autre match suspect entre Ajaccio et Montpellier
Le 18 mai 2007, le match AC Ajaccio-Montpellier avait été retiré de la liste "Cote et Match" par la Française des Jeux. C'est Montpellier qui l'avait emporté (2 à 1). La formation était coachée par Rolland Courbis à l'époque. Avec ce match, elle jouait son maintien en Ligue 2.
Même scénario en 2013, pour l'ACA cette fois. Si Ajaccio ne l'emportait pas contre Montpellier, le club aurait pu être relégué. Alors que Montpellier était assuré du maintien.