Un agriculteur et sa famille menacés d'expulsion à Coghja (Corse-du-Sud)

L'affaire date de 2007. A L'époque, la famille Scatena achète le terrain qu'exploite la famille Séni depuis des générations. En 2001, la cour d'appel de Bastia condamne Jean-Michel Seni à quitter le domaine de Rovani. Mais celui-ci s'y refuse. Ce lundi 13 mai, les événements se précipitent. 

Jean-Michel Seni a reçu son avis d’expulsion la semaine dernière. On lui propose un logement social à Vico. Mais l'agriculteur et sa famille s'opposent toujours à cette expulsion. Avec cet ordre préfectoral, un huissier est habilité à intervenir en recourant à la force publique, c'est-à-dire à "forcer" la famille à quitter les lieux. 




Les associations qui soutiennent l’agriculteur et sa famille se sont réunies ce lundi 13 mai. Le collectif Rovani, et des membres de Droit au Logement national étaient présents au domaine pour expliquer qu’il y a avait selon eux "des voies de recours".




Leur premier argument, l’avis d’expulsion peut être suspendu à cause de possibles troubles à l’ordre public. L’agriculteur ne partira pas sans résister. Que faire de ses vaches, ou encore de ses oliviers ? 

Autre argument, le fait que l’avocat des Scatena, Maître Marcialis, ait été aussi l’avocat des Seni par le passé. Comment garantir la confidentialité de l'homme de loi dans pareilles conditions ? 

C'est à présent au préfet de Corse-du-Sud que s'adressent les associations qui soutiennent Jean-Michel Seni, son épouse et leurs enfants. 


La famille Séni menacée d’expulsion depuis bientôt 7 ans 


Lorsqu’en 2007 Patrice Scatena avait acheté le domaine aux enchères, à la bougie, on avait crié à la spéculation foncière. C’est à ce titre que Corsica Libera avait soutenu Jean-Michel Seni, faisant de son cas un exemple de ce type de pratique.

Intervenants : Jean-Michel Seni, agriculteur expulsé. Maitre Patrick Marcialis, avocat de la famille Scatena.









En 2011, difficile d’opposer à nouveau cet argument car cette fois c’est le fils, Adrien Scatena, qui dit vouloir s’installer sur les terres, pour les exploiter.  "Ces terres resteront des terres agricoles" avait alors martelé l’avocat de la famille Scatena, Patrick Marcialis.

En deuxième instance, la justice donnera raison aux Scatena. Jean-Michel Seni doit quitter les lieux. Mais au sortir du tribunal de Bastia, l’agriculteur n’avait pas caché sa colère : « on y est né, on y reste ». Sa mère Ariane Paganelli, une dame âgée, vit également au domaine de Rovani. "On va pas prendre ma mère par le bras, pour aller où ? Dans la Rue ?"

La famille Séni exploite ce terrain de 250 mètres depuis 1905, et plusieurs générations. 


 

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