Des perturbations sont à prévoir sur France 3 Corse ViaStella ainsi que sur toutes les chaînes de France Télévisions jeudi toute la journée. Les salariés sont appelés à la grève pour protester contre le plan de départs volontaires présenté par la direction du groupe.
361 postes non remplacés
Unanimes, les syndicats de France Télévisions (CGT, CFDT, FO, SNJ, CGC) ont appelé tous les salariés du groupe à cesser le travail le 7 novembre à partir de 0H00 et pour 24 heures.La grève, si elle est suivie, devrait empêcher surtout la diffusion des émissions en direct et des journaux télévisés.
En cause, le plan de départs volontaires portant sur 361 postes non remplacés, présenté par la direction le 15 octobre, entre recettes en baisse et échecs d'audience, que les syndicats qualifient de "plan social déguisé", et qui a déclenché leur colère.
Sur les 361 postes concernés, 90 sont des postes de journalistes, dans toutes les branches du groupe. Mais selon les syndicats, "les 361 postes annoncés ne sont que la partie émergée de l'iceberg".
"Entre postes gelés, non-remplacés et non-permanents écartés alors qu'ils travaillent pour France Télévisions depuis des années, nous ne pouvons pas mesurer toutes les suppressions d'emplois, mais c'est au moins le double". souligne Eric Vial, délégué FO.
De son côté, la direction, qui veut réduire les effectifs du groupe de 10.100 en 2013 à 9.750 en moyenne en 2015, a averti qu'elle ne retirerait pas son plan de départs volontaires et qu'il n'était pas question de remplacer les départs, mais qu'elle était "ouverte à en négocier le contenu et les modalités".
Recettes en baisse et échecs d'audience
Nouvelle épine dans le pied des dirigeants de France Télévisions, cette grève intervient dans une période difficile pour le groupe, qui doit faire face à une subvention publique et des recettes publicitaires en baisse.Ces difficultés inquiètent de plus en plus les ministères de tutelle et le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui veulent resserrer leur contrôle sur France Télévisions.
300 postes à la trappe en presse écrite
En presse écrite, la compression des rédactions françaises se poursuit, quoique moins violente qu'en 2012, selon un baromètre de l'emploi Journalistes 2013.Au moins 300 postes de journalistes vont ainsi disparaître cette année, surtout dans les quotidiens régionaux et les magazines, estime ce baromètre.
Nice Matin, lourdement déficitaire, annonce un plan de départs qui concerne 40 à 60 journalistes (sur 230) sur un total de 183 départs. A La Provence, le rachat par Bernard Tapie pourrait conduire jusqu'à une cinquantaine de départs.