Depuis 6 heures ce mercredi 20 novembre, les ouvriers de l'usine Novares d'Ostwald, dont la fermeture est programmée dans trois mois, sont en grève. Ils dénoncent les conditions de départ proposées par leur direction, qui prévoit 1300€ de prime par salarié.
Une ambiance de révolte plane sur l'usine d'Ostwald (Bas-Rhin) de Novares. Les salariés de l'équipementier automobile français, sous-traitant du groupe Stellantis, ont entamé ce mercredi 20 novembre une grève pour réclamer une amélioration de leurs conditions de départ, eux qui avaient appris la fermeture du site en septembre dernier.
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"On attend des réponses à nos questions, on ne sait pas où on va", s'exaspère Aldina Alessandri, la représentante syndicale pour la CGT, dans l'entreprise depuis 38 ans. Encore sous le choc de l'annonce surprise d'il y a deux mois, survenue après une année chargée en contrats à honorer pour l'usine, les salariés se sentent "humiliés" par les propositions de leur direction.
Cette dernière proposerait actuellement à chaque ouvrier 1300€ de prime supra-légale, quelque soit leur ancienneté, sur ce site où beaucoup ont travaillé durant plus de trois décennies.
"On demande que Stellantis, notre client principal, participe à ces négociations"
Selon les syndicats, les négociations autour des conditions de départ des 126 ouvriers du site, qui doivent être inscrites dans le plan de sauvegarde de l'emploi, ont finalement été interrompues par la direction elle-même. De quoi accentuer la colère des salariés, qui se sont donc mis en grève, considérant les propositions de la direction "inacceptables".
"Les gens ont beaucoup donné depuis des années, certains ont des soucis de santé, ils se sont usés au travail", avance de son côté Isabelle Weber, la déléguée syndicale CFTC de l'entreprise. Elle réclame aujourd'hui que "Stellantis, notre client principal, participe à ces négociations, qu'ils mettent la main à la pâte".
L'image que ça donne c'est "merci, on a plus besoin de vous, au revoir". C'est trop facile
Aldina Alessandri,Employée de Novares à Ostwald depuis 38 ans, représentante syndicale à la CGT
De son côté, Aldina Alessandri se sent abandonnée par sa hiérarchie. "L’image que ça nous donne, c'est 'merci, on a plus besoin de vous, au revoir'. C’est trop facile.", déplore-t-elle. Avant d'ajouter : "Aujourd’hui, j'estime que j’ai le droit de sortir dignement, pas avec 100 balles et un Mars quoi".
Un mouvement a priori illimité
L'intersyndicale assure désormais que le combat continuera le temps qu'il faudra, et que cette journée de grève n'est donc que la première d'une longue série. "Il n'y aura pas de durée, tant qu’on n'aura pas signé quelque chose de concret, on continuera, aujourd’hui c’est le tout pour le tout. On sait qu’on va fermer, donc le mieux, c’est dans les meilleures conditions", conclut Aldina Alessandri.
La fermeture définitive du site de la périphérie de Strasbourg doit intervenir dans à peine trois mois, d'ici à la fin du mois de février 2025. Lors de son annonce en septembre dernier, les représentants de la CGT avaient dénoncé un "dumping social" de la part du groupe Stellantis, qui privilégierait dorénavant "les pays de l'Est ou du Maghreb, où les coûts de production sont moins chers".