Les esprits s'échauffent en Corse au 5e jour de grève de la SNCM et de la Méridionale, avec le début dimanche 5 janvier du blocus des transporteurs routiers et la montée au créneau de l'office des transports de Corse (OTC) qui demandent un "service minimum" aux compagnies.
"Blocus de fret"
Alors que le conflit a depuis mercredi empêché plusieurs milliers de passagers de transiter sur les bateaux des deux compagnies maritimes et perturbé le fret routier, le syndicat des transporteurs routiers de Corse a décidé d'afficher son "ras-le-bol"."Le mot d'ordre, c'est de ne pas transporter de fret", a précisé le président du syndicat, Jean-Marie Maurizi, qui a demandé à la compagnie privée Corsica Ferries, la seule assurant aujourd'hui des traversées, de ne pas embarquer de marchandises.
Une demande qui ne concerne pas les passagers, et à laquelle la compagnie a indiqué avoir l'intention de se conformer.
Paul Marie Bartoli, président de l'office des transports CTC; Eric Simoni, président de A Ghjunta de Corsica Libera;
"La grève de trop"
De son côté, le président de l'Office des transports de Corse (OTC), Paul-Marie Bartoli, a dénoncé "la grève de trop" du duo SNCM-Méridionale, qui a remporté la délégation de service public (DSP) de la desserte de la Corse pour la période 2014-2023."Il faut que cette grève cesse", a tonné M. Bartoli, qui a demandé la mise en place par la Méridionale et la SNCM d'un "service social et solidaire", prévu dans la dernière DSP, et qui doit s'appliquer dès le cinquième jour de grève.
"Après une année de conflit sans grève contre la liquidation et pour l'émergence du projet du futur, le conflit en cours est un moyen ultime, de dernier recours", a répondu la CFE-CGC dans un communiqué, considérant que "les droits de la SNCM sont les droits de la Corse" et que "la défense de la SNCM(...) protège la Corse des rigueurs du monopole à venir".
Frédéric Cuvillier, ministre des transports; Pierre Mattei, directeur général de Corsica Ferries France (mai 2012)
"Coup de pression"
Ce "coup de pression" intervient à la veille d'une semaine importante. Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier doit en effet recevoir lundi la Fédération nationale des marins CGT, qui demande que soit rendu obligatoire pour toutes les compagnies le pavillon français premier registre, l'un des motifs de la grève.Il doit également réunir dans la semaine les acteurs du dossier SNCM pour discuter du financement du renouvellement de la flotte de la compagnie marseillaise, un plan que réclament à cor et à cri les syndicats de l'entreprise historique, en proie à d'importantes difficultés financières et menacée de dépôt de bilan.