Plusieurs cas de bilharziose en Corse du sud

Plusieurs cas groupés de bilharziose urogénitale ont été détectés  en Corse par les autorités sanitaires nationales et régionales fin avril 2014. Selon l'Agence Régionale de la Santé, toutes les personnes concernées se sont baignées dans la rivière Cavu en Corse-du-sud. 

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Plusieurs cas groupés de personnes contaminées par la bilharziose, probablement à la suite de baignades dans une rivière de Corse-du-Sud, ont été signalés aux autorités sanitaires le mois dernier, a-t-on appris mardi 13 mai  auprès de la Direction générale de la santé (DGS) et de l'Agence régionale de santé (ARS) de la Corse.

"Les personnes concernées n'ont pas séjourné dans une zone d'endémie de la maladie et se sont toutes baignées dans le Cavu, une rivière de Corse-du-Sud", précise l'ARS-Corse dans un communiqué.


La bilharziose (ou schistosomiase) est une maladie provoquée par des vers parasites présents dans certaines eaux douces, essentiellement dans les zones tropicales et subtropicales.

Elle se traite facilement mais l'infection passe souvent inaperçue au départ, et des complications intestinales ou uro-génitales ne se manifestent souvent que plusieurs années après, aboutissant à des lésions des reins, de la vessie, du foie, des intestins et des vaisseaux sanguins, voire dans certains cas à des décès.

Dans son message envoyé aux professionnels de santé, la DGS précise avoir saisi les autorités sanitaires "pour évaluer les risques et la conduite à tenir".

"En fonction des éléments recueillis et des conclusions de ces expertises, un plan d'actions sera élaboré par les autorités sanitaires avant le début de la période à risque et de la saison de baignade. Il précisera notamment les modalités de dépistage, de diagnostic, de prévention et d'information à mettre en oeuvre", indique de son coté l'ARS-Corse.

Huit cas détectés en avril dernier

L'alerte a été donnée fin avril par le Pr Antoine Berry, chef du service de Parasitologie-Mycologie au CHU de Toulouse qui a détecté huit cas dans la région toulousaine, d'anciens vacanciers ayant fréquenté un camping proche de la rivière Cavu depuis l'été 2011.

Interrogé par l'AFP, il précise que cinq autre cas de bilharziose, chez des vacanciers ayant séjourné dans la même région en 2013, ont par ailleurs été signalés en Allemagne.

Des contaminations survenant sur le territoire française (hors DOM-TOM) sont tout à fait exceptionnelles, selon le Pr Berry qui précise que les cas traités dans les hôpitaux français concernent quasi exclusivement des touristes ou des immigrants ayant séjourné dans les zones endémiques.

"C'est pourquoi nous avons mis du temps à diagnostiquer les cas liés à la Corse", explique le médecin qui a identifié la premier cas de bilharziose urinaire sur une petite fille de 4 ans, suivie pour un problème de polypes vésicaux.

Après enquête auprès de sa famille et de deux autres familles ayant fréquenté la même région autour de Porto Vecchio, huit cas ont été diagnostiqués au total sur les 12 personnes exposées.


Le ver a besoin d'un hôte​

Le ver de la bilharziose uro-génitale (ou infection à Schistosoma haematobium) est émis avec les urines, mais il a besoin d'hôtes intermédiaires, en l'occurence des mollusques d'eau douce comme le bulin - qu'on a trouvé dans le passé en Corse - pour pouvoir être "ensemencé" et être transmis à l'homme.

"Si des personnes atteintes de la bilharziose sans le savoir se baignent et urinent dans une eau douce contenant des bulins, elles peuvent propager la bilharziose", souligne le Pr Barry qui estime qu'il "faut traiter un maximum de personnes avant la période estivale".


Dans un communiqué, la Société de néphrologie invite pour sa part les médecins à évoquer le diagnostic de bilharziose devant toute présence de sang dans les urines chez une personne ayant eu un contact avec de l'eau douce naturelle en Corse à partir de l'été 2011 (baignades en piscines exclus).
Ajaccio 14 mai 2014


Pour plus d’information : www.sante.gouv.fr, dossiers de la santé de A à Z, dossier consacré à la bilharziose.
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