Annoncée par le secrétariat d'Etat en visio-conférence, la réunion s'est finalement tenue lundi 30 juin à Marseille, entre Frédéric Cuvillier et les syndicats de l'entreprise en grève, sans permettre d'avancer sur le dossier de la compagnie marseillaise, selon les représentants des salariés.
"Le constat est préoccupant. Frédéric Cuvillier, à la peine, n'assume pas les revirements opérés par Transdev (actionnaire majoritaire de la SNCM, ndlr) qui se targue d'arbitrages de Matignon et de l'Elysée", affirment les représentants de la CFE-CGC dans un communiqué, faisant référence à l'abandon du plan de redressement décidé par l'ancien directoire de la compagnie débarqué par Transdev.
Pierre Maupoint de Vandeul, le représentant CFE-CGC des officiers, déplore particulièrement "le flou" des annonces de M. Cuvillier sur le renouvellement de la flotte, élément du plan de relance que les salariés accusent le gouvernement (actionnaire lui aussi de la SNCM) d'avoir abandonné après l'avoir pourtant soutenu.
Louis Gallois en renfort sur le dossier SNCM
Le secrétaire d'Etat a choisi de "désigner Gilles Bélier, vice-président du conseil d'orientation de l'emploi, comme négociateur dans le dossier" et Louis Gallois en charge "d'établir un plan stratégique de soutien aux compagnies de transport maritime françaises".Frédéric Cuvillier "a souligné à quel point +la situation de l'entreprise est préoccupante+ et rappelé l'importance de ce dossier pour le gouvernement qui multiplie les initiatives afin de trouver une solution pour la compagnie", précise dans son communiqué le secrétariat d'Etat aux Transports.
Le secrétaire d'Etat aux Transports a indiqué "que le renouvellement est soutenable, mais il renvoie la décision à l'actionnaire et au directoire", estimant que cette réponse est "une négation des 18 mois de négociations qui avaient abouti au plan de redressement présenté par le précédent directoire".
Les syndicats dénoncent une "langue de bois"
Pour les syndicats, Frédéric Cuvillier ne répond "pas aux éléments concrets apportés (par les syndicats, Ndlr)", dénonçant une "langue de bois".Le secrétaire d'Etat aux Transports a également indiqué "que le décret État d'accueil était actuellement examiné par le Conseil d'Etat et devrait être publié dans les prochaines semaines".
Cette mesure, exigence des syndicats qui dénoncent les pratiques sociales de compagnies concurrentes comme Corsica Ferries, vise a imposer le code du travail et le code des transports pour toutes compagnies opérant entre deux ports français.
Frédéric Cuvillier a également évoqué des "démarches entamées au niveau européen" pour "négocier avec Bruxelles la sauvegarde de la Délégation de Service Public".
Là encore les syndicats regrettent des propos flous, et craignent que cette négociation se fasse pour "une desserte réduite" et n'empêche pas le démantèlement de la compagnie.
Les représentants des différentes organisations syndicales ont indiqué que des AG devaient délibérer mardi matin sur la suite à donner au mouvement.